FANTÔMES A ROME
(Fantasmi a Roma)
Réalisateur : Antonio Pietrangeli
Année : 1961
Scénariste : Ennio Flaiano, Ruggero Maccari, Antonio Pietrangeli, Ettore Scola
Pays : Italie
Genre : Comédie, Fantastique
Interdiction : /
Avec : Marcello Mastroianni, Belinda Lee, Sandra Milo, Eduardo De Filippo, Tino Buazzelli...
L'HISTOIRE : Le vieux Prince Don Annibale vit dans sa grande demeure décrépie, seul. Du moins en apparence, puisqu'y réside également quatre fantômes ancestraux, dont son frère. Les fantômes aident Don Annibale dans ses choix, lui susurrant de bons conseils à l'oreille, sans que ce dernier ne les voient. Lorsqu'un promoteur immobilier tente d'acheter la demeure pour la raser et y construire un centre commercial dernier cri, Don Annibale refuse catégoriquement, au grand soulagement des fantômes, très attachés eux aussi à ce lieu. Mais à la mort de Don Annibale, son neveu Federico, accompagné de sa compagne Eileen, une femme très vénale, accepte de vendre la maison contre une forte somme d'argent. Les fantômes ont peu de temps pour trouver une solution et compromettre la transaction...
MON AVIS : Je n'avais jamais entendu parler de cette comédie fantastique italienne d'Antonio Pietrangeli et c'est donc avec curiosité que je me suis attelé à sa vision. Une bien bonne idée tant Fantômes à Rome se regarde avec plaisir et se dévore comme un bonbon acidulé. Un peu dans l'esprit de Fantôme à Vendre (1935) de René Clair ou même de Beetlejuice pour ce qui est du thème des fantômes ne voulant pas être chassés de leur lieu d'habitation, Fantômes à Rome nous propose de suivre les frasques de quatre fantômes : celui d'un prêtre du 17ème siècle, mort par gourmandise ; celui d'un Don Juan du 18ème siècle, mort d'une chute alors qu'il escaladait la fenêtre d'une femme à courtiser ; celui d'une jeune femme, morte par amour après s'être jetée dans un fleuve ; celui d'un jeune garçon qui s'avère être le frère du propriétaire de la demeure. Le film possède un second titre, Les Joyeux Fantômes, et on peut dire qu'il sied également parfaitement au contenu du film. Car nos quatre compères intangibles adorent tourmenter gentiment les humains et leur jouer des tours amusants, sans méchanceté aucune. Ils sont interprétés par d'excellents acteurs qui plus est, ce qui concoure à faire du film une franche réussite. Le prêtre est interprété par Tino Buazzelli, le Don Juan séducteur par le charismatique Marcello Mastroianni, la belle fantôme blonde comme les blés par Sandra Milo et le jeune garçon par Claudio Catania. Le célèbre Mastroianni se voit même jouer deux autres rôles dans le film, dont le neveu du défunt, Federico. La compagne de ce dernier est quant à elle interprétée par la ravissante Belinda Lee. On trouve également au générique, en tant que peintre-fantôme, l'acteur Vittorio Gassman. Bref, un casting de grande qualité, au service d'un scénario rigolo, écrit à quatre mains par Ennio Flaiano, Ruggero Maccari, Antonio Pietrangeli et Ettore Scola ! La mise en scène de Pietrangeli est également très bonne, énergique, enjoué, et les effets visuels, fort sobres, remplissent néanmoins leurs rôles, avec des apparitions/disparitions ingénieuses, jouant principalement avec l'éclairage et le contraste entre lumière et obscurité, auquel s'ajoute quelques incrustations. La personnalité des quatre fantômes est bien mise en avant et sert le comique de situation à merveille. Tout le monde semble s'amuser et cette bonne humeur et cette bonne entente entre les comédiens se ressent tellement qu'elles se communiquent sans aucun souci au spectateur, qui suit les mésaventures des fantomatiques héros avec une délectation non feinte. Fantômes à Rome est une comédie fantastique qui fait oublier les soucis du quotidien. Son aspect rétro, un peu désuet, dégage un charme fou et nous transporte durant 101 minutes. Avec, caché en filigrane, un message à charge, désiré par les auteurs du film, contre le phénomène de la spéculation immobilière qui émergeait en Italie à l'époque. Avec ses belles trouvailles visuelles, ses costumes, ses jeux de lumière, sa mise en scène, son aspect un peu kitsch et nostalgique, son humour, sa musique composée par Nino Rota et son casting parfait, autant masculin que féminin, Fantômes à Rome se savoure réellement et redonne le sourire. Un film charmant, divertissant, bon pour le moral ! A noter que le film est devenu un spectacle musicale en 2013.
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