THE DEEP ONES

 

THE DEEP ONES

(The Deep Ones)

Réalisateur : Chad Ferrin

Année : 2020

Scénariste : Chad Ferrin

Pays : Etats-Unis

Genre : Fantastique, Horreur

Interdiction : -12 ans

Avec : Gina la Piana, Johann Urb, Robert Miano, Silvia Spross, Jackie Debatin...

L'HISTOIRE : Petri et sa femme Alex se rendent dans la superbe demeure de Russel et Ingrid, un couple qui leur a loué leur résidence pour les vacances. Situé près de la mer, le lieu est enchanteur. L'entente entre les deux couples se passent bien et Petri est invité à aller sur le yacht de Russel. Ce que Petri et Alex ignorent, c'est que Russel, Ingrid et tous les résidents du village côtier sont membres d'un étrange culte qui vénère Dagon, une créature amphibie qui doit se reproduire avec une humaine...

MON AVIS : Ah les adaptations de l'écrivain Lovecraft ! On trouve de tout, des bons films, des navets, des budgets corrects, des micro-budgets, des adaptations fidèles, des adaptations détournées, des films qui utilisent l'univers crée par le Maître de Providence et j'en passe. Outre Stuart Gordon bien sûr, d'autres réalisateurs ont contribué aux adaptations cinématographiques de Lovecraft, tels Ivan Zuccon, Brian Yuzna, Richard Stanley, Roger Corman, Daniel Haller, Jean-Paul Ouellette ou David Keith entre autres, cette petite liste étant loin d'être exhaustive. En 2020, un certain Chad Ferrin, réalisateur de série B à tout petit budget (The Ghouls, Easter Bunny Kill! Kill!, Exorcism at 60,000 Feet...) rejoint cette liste avec The Deep Ones, adaptation libre du récit Le Cauchemar d'Innsmouth. Il est toujours difficile de mettre en image l'imagination fertile de H.P. Lovecraft quand on n'a pas de budget. Forcément, pour contrer cette difficulté financière, il faut faire l'impasse sur les effets-spéciaux coûteux et mettre en avant le récit et les personnages et surtout peaufiner son ambiance. C'est un peu ce qu'a tenté de faire Chad Ferrin ici. Apparemment, le film aurait coûté dans les 1,000,000$. Problème, outre un casting pas toujours au top, le plus gros défaut de The Deep Ones est son manque total d'atmosphère, de tension, de suspense. L'ambiance n'est jamais angoissante, suffocante. C'est peut-être l'image filmée en caméra numérique je pense qui fait que ça manque cruellement d'ampleur, de rendu cinéma. La musique est composée par Richard Band pourtant mais même sa partition ne permet pas au film d'instaurer un semblant de climat anxiogène. Par petite touche, Chad Ferrin distille le mystère qui entoure le couple Russel (Robert Miano) et Ingrid (Silvia Spross), qui semble bien trop amical envers ceux à qui ils louent leur maison. La présence de caméras dissimulées dans la maison (nous faisant profiter d'une scène d'amour torride) nous fait rapidement comprendre qu'il y a quelque chose de louche et la scène sur le yacht viendra le confirmer, de manière un peu nanaresque il faut bien le dire : Russel va hypnotiser Pétri (Johann Urb) et Ingrid, enceinte, va laisser sortir de sa culotte quelques tentacules lovecraftiennes dont une qui va venir s'enfoncer dans la bouche de Pétri. Une tentacule confectionnée de manière assez grossière et peu crédible. Le reste du film va ensuite s'avérer extrêmement bavard, avec pas mal de séquences peu entraînantes, dont une réception à laquelle participe les résidents du village et qui nous fait un peu penser à la réunion finale de Rosemary's Baby. Peu d'action, peu de rythme, l'ennui pointe le bout de son nez à plusieurs reprises et il faudra attendre le final, avec l'apparition de Dagon, sortant des eaux et venant copuler avec la pauvre Alex, sous le regard de ses disciples encapuchonnés, pour avoir enfin quelque chose à se mettre sous la dent. Le costume caoutchouc de la créature n'est pas trop mal fait et ça passe correctement. Reste que The Deep Ones ne restera pas dans nos mémoires. On sent pourtant que Chad Ferrin a voulu bien faire avec ce petit film indépendant, qu'il n'a pas pris ce projet par dessus la jambe, mais le résultat n'est pas probant malheureusement. A réserver aux complétistes de Lovecraft en priorité.