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DRILLER KILLER

 

DRILLER KILLER
(The Driller Killer)

Réalisateur : Abel Ferrara
Année : 1979
Scénariste : Nicholas St. John
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame, Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Abel Ferrara, Carolyn Marz, Baybi Day, Harry Schultz, D.A. Metrov...

L'HISTOIRE : Reno Miller est un artiste-peintre qui tente désespérément de percer et de rempoter le gros lot avec un de ses tableaux. Il vit dans un appartement en compagnie de sa fiancée Carole et de l'amie de celle-ci, Pamela. En pleine création de sa nouvelle toile, Reno voit débarquer dans l'appartement du dessous un groupe punk qui va venir troubler la tranquillité du lieu de par leurs nombreuses séances de répétition. Peu à peu, Reno sombre dans une douce folie, se montre agressif envers Carole, ne supporte plus le succès du groupe punk ni les clochards qui hantent les rues de New York. Armé d'une perceuse, il sort certain soir pour massacrer des S.D.F...

MON AVIS : Faisant parti de la fameuse liste des Video Nasties, ces 72 films totalement interdits en Angleterre, Driller Killer possède une odeur de souffre et une petite réputation de film choc qui a évidemment intrigué et intéressé l'adolescent que j'étais dans les 80's, le visuel de la VHS n'étant pas anodin à la fascination exercée par le second long-métrage réalisé par Abel Ferrara. Pensez-vous : un tueur armé d'une perceuse électrique et d'une ceinture contenant des batteries pour la faire fonctionner, déambulant dans les rues de New York pour exterminer des clochards, il n'en fallait pas plus pour donner envie de visionner le film ! Et forcément, deux options interviennent : le film répond à nos attentes ou le film ne répond pas à nos attentes. Ou, troisième option : un peu des deux ! Honnêtement, si vous avez moins de vingt ans et que vous voulez du film d'horreur efficace et qui envoie du lourd, vous serez déçu par Driller Killer. Car Abel Ferrara, avec peu de budget, nous propose avant tout un drame humain, celui d'un artiste qui veut accéder à la gloire et se met à haïr tout ce qui représente l'échec, la désillusion. Les clochards, les S.D.F entrent dans cette catégorie pour lui, ce qui fait qu'il les prendra pour cible lors de ses accès de folie passager. Les quelques rares meurtres à la perceuse sont placés là pour pimenter un peu le film, lui donner un aspect plus violent, plus sordide, plus malsain. Mais dans son ensemble, Driller Killer est plus un drame qu'un véritable film d'horreur. Un drame qui prend son temps puisqu'il faudra attendre quarante minutes pour voir la perceuse en action une première fois. Avant ce premier excès sanguinolent, Ferrara, qui interprète avec brio le personnage du peintre Reno Miller, va laisser sa caméra filmer les rues de New York (sa ville de cœur qui fait partie des thèmes centraux de ses œuvres), la pauvreté environnante, les déboires de son héros face à la créativité artistique, face au jugement des autres, et nous asséner de très nombreuses séquences, un peu rébarbative il faut bien l'avouer, avec le groupe Tony Coca Cola and the Roosters, un groupe punk inventé par le réalisateur, qui représente la facette du succès puisque ces derniers ont déjà enregistré un album et se produisent dans des clubs. On comprend alors, petit à petit, pourquoi notre peintre raté commence à leur en vouloir et à les prendre en grippe. Il représente ce qu'il voudrait être, un artiste reconnu, qui a des fans. Ce n'est malheureusement pas le cas. Pire que tout, sa nouvelle peinture, un buffle, ne va pas du tout plaisir au gérant d'une galerie d'art, ce qui entraînera Reno dans une descente aux Enfers, qui le verra faire exploser toute sa colère dans une croisade sanglante, toujours armé de sa perceuse électrique. Filmé avec des acteurs amateurs, porté par une ambiance quasi-documentaire, Driller Killer est en fait une oeuvre assez déconcertante, surtout quand elle est vendue pour ce qu'elle n'est pas réellement. L'ennui s'y fait ressentir à de nombreuses reprises malgré une atmosphère pas inintéressante, reflet d'une époque, d'un New York crasseux et bien éloigné de sa version contemporaine et actuelle. Le réalisateur de L'Exorciste, William Friedkin, a été apparemment impressionné par Driller Killer, si bien qu'il donna des moyens plus conséquents à Abel Ferrara pour qu'il réalise un autre film. Ce sera l'excellent L'Ange de la Vengeance. Reste qu'en l'état, Driller Killer peut se voir comme un brouillon de ce qui fera le style Ferrara par le futur. On y trouve même une scène d'introduction dans une Eglise et une crucifixion à la perceuse. La Foi étant bien présente dans la filmographie du réalisateur, on ne s'en étonnera pas ici. A voir comme une curiosité underground bien ancrée dans son époque, une sorte de trip hallucinatoire qui a pris un bon coup de vieux, et en ayant à l'esprit que l'horreur n'est pas l'enjeu principal de l'histoire. 

* Disponible en DVD chez BACH FILMS




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