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MESSIAH OF EVIL

 

MESSIAH OF EVIL
(Messiah of Evil)

Réalisateur : Willard Huyck, Gloria Katz
Année : 1973
Scénariste : Willard Huyck, Gloria Katz
Pays : Etats-Unis
Genre : Epouvante
Interdiction : -12 ans
Avec : Marianna Hill, Michael Greer, Anitra Ford, Joy Bang, Elisha Cook Jr, Royal Dano...

L'HISTOIRE : Internée dans un asile, Arletty se remémore tous les événements qui l'ont conduit à être considérée comme folle. Tout débute par l'absence de nouvelle de son père, ce qui entraîne la jeune femme à se rendre dans la petite ville côtière de Point Dune, où ce dernier avait élu résidence pour peindre. Là, Arletty ne parvient pas à avoir des informations sur son père. Elle fait connaissance avec Thom, un dandy venu à Point Dune en compagnie de deux charmantes compagnes, afin d'assouvir sa passion sur les légendes locales. Celle de Point Dune raconte qu'il y a cent ans, un curieux messager est venu et a placé une malédiction sur la ville et ses habitants, jurant de revenir dans cent ans, lorsque la lune deviendra rouge comme le sang. Il semblerait bien que l'heure est venue car de curieux événements se produisent à Point Dune, changeant le comportement des résidents qui ne cesse de scruter le ciel et la lune. Arletty, Thom et ses deux amies vont vivre un curieux séjour...

MON AVIS : Vive les 70's, décennie riche en classique en tout genre et période bénie des Dieux en ce qui concerne le cinéma fantastique et d'horreur, qui acquiert ici une radicalité et une puissance hors-norme voulu par les conditions de vie de l'époque. Pour leur premier film, Willard Huyck, aidé par Gloria Katz, tous deux scénaristes à la base, nous offre une petite pépite à ranger dans le rayon Insolite. En effet, Messiah of Evil peut être vu comme un croisement, un mélange parfaitement dosé entre Carnival of Souls, La Nuit des Morts Vivants et l'univers de H.P. Lovecraft ! Dis comme ça, ça donne tout de suite envie non ? Principalement film d'ambiance, Messiah of Evil a tout du récit Lovecraftien : l'héroïne est dans un asile, déclarée folle, et va nous relater tout son parcours avant son internement. La disparition de son père, qui est l'élément déclencheur ; son arrivée à Point Dune, petite ville côtière qui pourrait s'appeler Innsmouth ; la présence des habitants, qui semblent avoir un comportement assez étrange, comme s'ils attendaient quelque chose ; sa rencontre avec Thom et ses deux amies, étrangers comme elle dans cette ville peu accueillante et mystérieuse ;  une voix-off qui nous relate les écrits de son père, qui semble avoir été confronté à des choses innommables et inexplicables et j'en passe. De manière très habile, les deux réalisateurs / scénaristes nous plongent dans une atmosphère insolite, distillant par petite touche des événements qui vont plonger nos héros dans un véritable cauchemar éveillé. Le jeu sur la perception est sans cesse mis en avant, tout comme les trompe-l’œil, ce qui amène le spectateur a perdre un peu ses repères. L'intérieur de l'appartement du père d'Arletty est à ce sujet d'une efficacité redoutable : tous les murs sont recouverts de fresques peintes par ce dernier, qui joue avec cette notion de perception et de trompe-l’œil justement. La réalité semble distordue, l'univers surréaliste, inquiétant. La maison est souvent le symbole du lieu protecteur pour les héros d'un film, ce n'est guère le cas ici. Associés à un jeu sur la lumière, ces décors peints semblent prendre vie en fonction de l'éclairage et tous les personnages de peinture donnent parfois l'impression d'être vivant et d'observer la pauvre Arletty (excellente Marianna Hill), qui voit peu à peu sa santé mentale basculer vers une douce folie. Le spectateur aura de l'avance sur l'héroïne puisqu'il va voir des événements marquants auxquels cette dernière n'assiste pas. Le sort des deux amies du mystérieux Thom, Laura (Anitra Ford) et Toni (Joy Bang), apporte une réelle touche d'épouvante au récit et livrent au public deux séquences chocs qui font basculer le film dans l'horreur. Prise au piège dans un supermarché, la brune Laura découvre les habitants en train de se livrer à un curieux régime culinaire, quand la blonde Toni verra une salle de cinéma devenir également un piège fatal. Deux séquences superbement filmées, surtout celle du cinéma, avec un travail sur la lumière et les couleurs digne de Mario Bava et qui procure une étrangeté de tous les instants à la scène. Cette ville fantôme possède bien des secrets inavouables et elle semble réellement hors du temps, soumise à des forces obscures d'une grande puissance. Sans jamais avoir recours à la frénésie, laissant le déroulement de l'histoire avancer à son rythme, plaçant ses héros dans des zones d'inconforts qui font monter la tension et le mystère, peuplé de personnages au look inquiétant, Messiah of Evil marque des points et s'installe confortablement dans la catégorie des œuvres venimeuses qui frappent l'esprit de par leur originalité et leur côté anti-conformiste. Une véritable curiosité 70's, qui mérite toute votre attention. Déjà disponible chez Artus Films, le film est offert en bonus sur le DVD de Redeemer - L'Ange du mal paru récemment chez Bach Films

* Disponible en DVD chez BACH FILMS


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