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dimanche 1 octobre 2017

OPÉRA

OPÉRA
(Opera / Terreur à l'Opéra)

Réalisateur : Dario Argento
Année : 1987
Scénariste : Dario Argento
Pays : Italie
Genre : Giallo
Interdiction : -16 ans
Avec : Cristina Marsillach, Ian Charleson, Urbano Barberini, Daria Nicolodi...


L'HISTOIRE : Après un accident survenu à la cantatrice Mara Czekova, la jeune soprano Betty se voit propulser en haut de l'affiche et doit la remplacer pour les représentations de Macbeth, célèbre opéra adapté de façon plus moderne par le réalisateur Marco. Peu de temps après, Betty se voit harcelée par un psychopathe qui l'oblige à regarder les meurtres qu'il commet. L'opéra devient le théâtre de nombreux drames et l'inspecteur Santini se charge de l'enquête...

MON AVIS : Deux ans après Phénomena, Dario Argento fait son retour avec Opéra, un giallo qui a connu pas mal de difficultés lors de sa production, comme le désistement de l'actrice Vanessa Redgrave dans le rôle de la cantatrice Mara Czekova, des problèmes pour diriger Cristina Marsillach et surtout la mort d'un acteur. Le film subit également diverses coupes lors de sa sortie en vidéo, certains pays supprimant par exemple tout le final se déroulant en Suisse. Tous ces problèmes ont un peu découragé Dario Argento qui ne garde pas vraiment un bon souvenir d'Opera. L'accueil du film en Italie n'a pas non plus été très bon. En France, le film n'a pas eu les honneurs d'une sortie en salle et il ne fût disponible qu'en 1990 en vidéo sous le titre Terreur à l'Opéra. Souvent considéré par les fans comme le dernier bon film d'Argento (ce qui n'est pas mon cas), Opéra est en tout cas un film qui mérite qu"on s'y attarde, car même s'il n'a pas la puissance de Ténèbres ou de Suspiria, il démontre clairement la maîtrise de Dario Argento en terme de mise en scène, d'inventivité et de travail sur les ambiances (sonores, visuelles). Clairement, Opéra regorge de séquences au cadrage assez hallucinant qui nous laisse souvent pantois d'admiration. L'envolée des corbeaux lors du final dans l'opéra, avec cette caméra en vue subjective nous mettant dans le plumage de l'un d'eux, à la recherche du psychopathe dans l'assistance, est juste époustouflante. Et que dire de cette scène culte du tir de pistolet à travers un judas, avec vision de la balle qui s'engage dans le canon, est propulsé dedans et vient traverser ledit judas pour exploser le crâne du personnage qui regardait dedans ? Dario Argento semble avoir voulu innover, essayer des techniques propres à faire réagir de le spectateur et à lui proposer de l'inédit au niveau des plans et de l'aspect visuel. Le jeu et le travail sur les couleurs vers la fin du film renvoie à Mario Bava et on se croirait presque dans Six Femmes pour l'Assassin. On sent également les influences du roman Le Fantôme de l'Opéra de Gaston Leroux, Argento étant un grand fan de l'adaptation de 1943 avec Claude Rains. Après l'accident de la cantatrice, la charmante Betty (Cristina Marsillach) reçoit en effet un appel d'un mystérieux inconnu qui lui annonce que le rôle de Lady Macbeth va lui échoir. Impossible de ne pas penser au Fantôme de l'Opéra et de se dire que l'accident de la cantatrice n'est peut-être pas aussi anodin qu'on aurait pu le penser. Betty aurait-elle un admirateur secret qui veut la rendre célèbre ? C'est certainement le cas, sauf que ce dernier n'est pas vraiment sain d'esprit et qu'il va se lancer avec sa protégée dans un jeu teinté de masochisme et de perversion. Les séquences dans lesquelles il attache Betty et lui appose sur la paupière inférieure un morceau de scotch sur lequel sont disposés des épingles, empêchant alors la jeune femme de fermer les yeux sous peine de se déchirer les paupières, sont devenues des images-références quand on parle d'Opéra. Grâce à ce procédé on ne peut plus sadique, le mystérieux tueur portant gants et masque (figure traditionnel du giallo) va donc obliger Betty a le regarder commettre des meurtres brutaux à l'arme blanche (ciseaux de couturières, poignard...), ce qui s'avère assez malsain. Argento a stylisé les meurtres comme à son habitude et ceux-ci sont particulièrement efficaces et violents. Opéra possède également d'autres éléments typiques du giallo, à savoir une héroïne qui a des visions et des cauchemars récurrents qui semble lui évoquer son passé, le fameux trauma de l'enfance propre à de nombreux films du genre. Les coupables potentiels sont nombreux (pourquoi pas le petit ami de Betty ou bien le metteur en scène ou bien la couturière qui ne peut pas blairer le metteur en scène ou bien l'assistante de Betty ou bien...?) et Argento prend le temps de les mettre en avant chacun leur tour pour mieux nous perdre dans les méandres de son scénario tortueux. Il apporte aussi de la modernité à l'ensemble en utilisant, comme il l'avait fait dans Phénoména, de la musique hard-rock tout aussi bien que de la musique symphonique. Bénéficiant d'un suspense correct (la scène dans l'appartement de Betty est assez stressante), d'un rythme posé mais jamais ennuyeux, Opéra fait vraiment preuve d'une belle maestria au niveau de la mise en scène et s'avère un spectacle des plus corrects. Personnellement, je trouve que la scène finale en Suisse n'apporte pas grand chose et qu'on aurait effectivement pu s'en passer. Surtout que visuellement, elle dénote avec le reste et apparaît comme une pièce rapportée. Le scénario en lui-même n'est pas mauvais, loin de là, mais il aurait pu être encore plus travaillé, tout comme certains personnages. Les réactions de Betty après les meurtres sont à ce titre assez incroyables car la jeune femme ne semblent pas vraiment en être émue ou choquée plus que ça. Mais ces quelques défauts, certes un peu gênant parfois, surtout pour ceux qui ne connaîtraient pas la filmographie de Dario Argento, ne viennent pas vraiment gâcher le plaisir ressenti lors de la vision du film. Bien plus qu'un film mineur, Opéra est une oeuvre attachante, ambitieuse, visuellement superbe, qui flirte souvent avec l'excellence mais aussi avec le moins bon. Une oeuvre un peu hybride en fait, sorte de ligne de démarcation entre le cinéma d'avant et le cinéma d'après de son réalisateur. Une oeuvre à redécouvrir et à réévaluer en tout cas !

* Disponible en combo BR / DVD chez LE CHAT QUI FUME. Comme d'habitude, superbe packaging, bonus à gogo et image luxueuse qui rend hommage au travail du chef opérateur. 

NOTE : 4/6


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