SCALPS
(Scalps)
Réalisateur : Bruno Mattei, Claudio Fragasso
Année : 1987
Scénariste : Bruno Mattei, Roberto Di Girolamo
Pays : Italie
Genre : Western
Interdiction : -12 ans
Avec : Vassili Karis, Mapi Galán, Alberto Farnese, Charly Bravo, José Canalejas...
L'HISTOIRE : Un régiment de soldats sudistes, dirigé par le cruel colonel Connor, part négocier avec les indiens Comanches de la région. La discussion vire au drame et les sudistes massacrent les habitants du petit village indien, capturant Yari, la fille du chef Aigle Noir, que désire le colonel Connor. Parvenant à s'enfuir, Yari, blessée au visage, trouve refuge dans la maison de Matt Brown, un ancien soldat sudiste qui vit désormais en ermite. Ce dernier soigne la jeune indienne, qui découvre qu'un homme blanc n'est pas forcément un ennemi. Comprenant que les hommes de Connor sont à la recherche de Yari, Matt décide de s'enfuir avec elle à travers les massifs montagneux. Mais les soldats sont leurs traces...
MON AVIS : Réalisé la même année et par les mêmes réalisateurs que Bianco Apache, dont je vous ai donné mon avis récemment sur ce blog, Scalps est-il du même niveau que ce dernier ? Sans être déplaisant, Bianco Apache avait du mal à tenir la distance, la faute à un héros fade, sans relief (Sebastian Harrison pour mémoire) et à une mise en scène peu inspirée. Un western assez moyen qui ne marquera pas les mémoires, loin s'en faut. Bonne nouvelle, le duo Mattei / Fragasso a été largement plus en forme sur Scalps, qui date donc lui aussi de 1987 et qui utilise pas mal d'acteurs du casting de Bianco Apache, comme Charly Bravo, Alberto Farnese, José Canalejas ou la belle Lola Forner, qui n'a ici qu'un tout petit rôle anecdotique alors qu'elle était tête d'affiche dans Bianco Apache. Pas bien grave, car l'héroïne de Scalps est tout aussi ravissante, en la personne de Mapi Galán, une actrice espagnole qu'on reverra en 1997 dans le rôle de Lune dans La Cité des Enfants Perdus entre autres. Dans le film qui nous intéresse ici, elle joue donc une jeune squaw qui voit son village être entièrement rasé par des soldats sudistes, qui massacrent également son peuple, que ce soit les hommes, les femmes ou les enfants. Cette séquence ne lésine pas sur la violence et l'aspect Bis, avec une sympathique décapitation comme petites joyeusetés. Notre belle indienne, qui a une vilaine blessure autour de l’œil qui s'infecte va parvenir à s'enfuir et elle trouvera de l'aide auprès du héros, interprété par un Vassili Karis bien en phase avec son personnage et qui assure une bonne prestation. Ce qui était le plus gros défaut de Bianco Apache, à savoir la fadeur de son héros masculin, est totalement effacé ici, l'ensemble du casting de Scalps étant vraiment bien en place et jouant nettement plus juste, avec moins de théâtralité. La relation qui va s'instaurer entre le blanc Matt Brown et notre indienne participe pleinement au charme du film, tout comme l'évolution du personnage de cette dernière, qui, de victime blessée ayant besoin de l'aide d'un homme, va devenir plus robuste, plus forte et prendre sa vie en main, renversant même les rôles vers la fin du film. De proie, elle va devenir prédatrice, armée de son arc et de son couteau. On a même un petit aspect romance à un moment, qui s'avère joliment touchant. Le spectateur a droit à un vibrant réquisitoire anti-raciste, où l'amour entre deux peuples qui ne peuvent s'apprécier va pourtant réussir à être plus fort que les préjugés. Les sudistes sont des bêtes pour les Peaux-Rouges mais l'inverse est vrai aussi pour Matt, qui ne supporte pas la coutume du scalp et le comportement barbare de certains indiens. Pourtant, il ne se posera aucune question sur sa conduite à tenir quand il verra débarquer Yari. On se croirait presque dans La prisonnière du désert de John Ford. Les méchants sudistes sont particulièrement bien mis en avant, que ce soit le sadique colonel Connor (Alberto Farnese, parfait dans le rôle) ou le sergent Gordon (Charly Bravo). Du sadisme, on en aura d'ailleurs au sein du film, avec une ou deux séquences de prélèvements de scalps gentiment gore, la mort de soldats dans un trou au fond duquel se trouve des pointes de bois mais surtout lors du final vraiment cruel, qui voit le héros être torturé par Connor à l'aide d'un instrument indien qu'on n'a pas envie d'essayer ! Comme quoi, il n'y a pas que les filles qu'on peut crocheter par les seins dans le cinéma italien ! Les maquillages sont assez ignobles et même si on distingue les prothèses et le maquillage, l'effet et le rendu sont assez efficaces pour provoquer une certaine révulsion. L'utilisation des décors naturels du désert de Tabernas est soignée, tout comme la reconstitution de la garnison sudiste, certes un peu vide, mais qui reste très crédible. Rythmé, plaisant à visionner, mettant en scène une histoire de vengeance classique mais qui fonctionne bien, pourvu d'un casting solide, Scalps un donc un western spaghetti à petit budget de bonne facture, largement plus intéressant que Bianco Apache, et qui plaira assurément aux amateurs de cinéma Bis. Un western a ranger dans le haut du panier dans la filmographie de Bruno Mattei pour ma part ! Attention à ne pas confondre ce film avec le Scalps de Fred Olen Ray, réalisé en 1983.
* Disponible en BR chez -> LE CHAT QUI FUME <-
Copie sublime qui enterre sans souci ma copie VHS et permet de redécouvrir ce solide western spaghetti. Le film est présenté en VF et en version anglaise sous-titrée. Le personnage de Yarin est appelé Yari dans les sous-titres, j'ai donc utilisé ce prénom dans ma chronique alors qu'IMDB propose bien le prénom Yarin. Pas très grave. Côté bonus, on trouve la seconde partie de l'entretien avec Claudio Fragasso et la bande annonce.
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