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SORCIÈRE

 

SORCIÈRE
(The Reckoning)

Réalisateur : Neil Marshall
Année : 2020
Scénariste : Neil Marshall, Charlotte Kirk, Edward Evers-Swindell
Pays : Angleterre
Genre : Drame, Fantastique, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Charlotte Kirk, Sean Pertwee, Steven Waddington, Joe Anderson, Ian Whyte...

L'HISTOIRE : Angleterre, 1665. Le pays est ravagé par la Grande Peste tandis que la chasse aux sorcières bat son plein. Après avoir contracté la maladie, un jeune fermier, Joe, se pend plutôt que de contaminer sa femme, Grace, et leur nouveau-né. Abandonnée, Grace doit faire face au propriétaire de leur ferme, le notable du comté Pendleton, qui réclame le loyer en retard et lui propose de s'offrir à lui. Mais elle refuse ses avances et il l'accuse aussitôt publiquement de sorcellerie. Désormais à sa merci ainsi qu'à celle du plus grand chasseur de sorcières, le juge Moorcroft, qui s'est spécialisé dans l'extraction de confessions des femmes soupçonnées d'être des sorcières, Grace subit les pires douleurs physiques et psychologiques jusqu'à ce qu'elle reçoive la visite du Diable en personne…

MON AVIS : Le réalisateur anglais Neil Marshall fait partie des nouveaux petits chouchous des fans de cinéma de genre depuis 2002, année où il offrit aux spectateurs le fameux Dog Soldiers qui donnait un coup de fouet aux films de loups-garous. Il enchaîna avec le stressant The Descent en 2005, le post-apocalyptique Doomsday en 2008, le péplum burné Centurion en 2010 puis orienta sa carrière de metteur en scène dans le domaine des séries-télévisées, réalisant des épisodes de Black Sails, Constantine, Hannibal, Timeless ou Westworld entre autres. Les showrunners de Game of Thrones le sollicitèrent également pour deux épisodes épiques, celui de La Néra en 2012 (saison 2 - épisode 9) et Les Veilleurs au rempart en 2014 (saison 4 - épisode 9). En 2015, il participe au film à sketch Tales of Halloween avec le segment Bad Seed puis livre une nouvelle vision de Hellboy en 2019, vision conspuée par le public mais défendu par le créateur du personnage lui-même, Mike Mignola. Et en 2020, on le retrouve derrière la caméra pour Sorcière, un film classé dans le registre du film d'inquisition, sous-genre popularisé par Le Grand Inquisiteur et La Marque du Diable entre autres. Personnellement, je suis assez friand des films basés sur cette période trouble de l'Histoire, qui vit plus de 500 000 femmes être accusées de sorcellerie en Angleterre et en Europe de l'Est, torturées et brûlées vives sur de fausses déclarations ou via des aveux obtenus avec force par la Sainte Inquisition. Longs-métrages historiques à costumes, mettant souvent en avant des scènes de tortures que personne ne peut envier, les films d'inquisition peuvent être vus comme des œuvres misogynes, destinés à un public avide de voir de frêles jeunes femmes être soumises brutalement par des hommes se déclarant fidèles de Dieu et n'ayant que cet argument pour faire valoir leur position de force. Avec Sorcière, Neil Marshall s'aventure donc sur ce terrain glissant, aidé au niveau du scénario par Edward Evers-Swindell mais également par une femme, Charlotte Kirk, qui n'est autre que l'actrice principal du film et la petite amie de Neil Marshall. Si vous vous promenez un peu sur le net, vous verrez que Sorcière ne recueille pas énormément de suffrage en sa faveur. Pourtant, le film est très loin d'être le navet cité par certains et j'ai du mal à comprendre cette envolée de bois vert à son encontre, car il remplit parfaitement le cahier des charges. Il s'avère bien filmé, avec parfois des scènes superbement éclairées (celle durant l'orage par exemple), le casting est plutôt bon, avec une Charlotte Kirk totalement investit dans son personnage, tout comme Sean Pertwee, détestable dans son rôle de John Moorcroft, le grand inquisiteur. Les scènes de tortures sont bien présentes, présentées de manière assez réaliste et crue, sans toutefois versées dans la pure exploitation Bis. On en, en tout cas, pas envie d'être à la place de Grace, le personnage principal qui va endurer ces abominations avec force et résilience, refusant d'admettre être une sorcière pour céder aux menaces de l'inquisiteur. Plus les jours de tortures passent, plus la santé psychologique de Grace vacille, tenant bon par amour pour sa fille née récemment. Un vacillement qui, lié à un épuisement physique, va provoquer chez elle des visions, des hallucinations, qui, cette fois, versent dans le pur cinéma Bis. L'apparition de Lucifer lui-même, dans toute sa splendeur de démon cornu et ailé, donnera la banane aux fans de série B et de maquillage outrancier. Et quand Neil Marshall rend un vibrant et sublime hommage visuel à la célèbre peinture de Boris Vallejo, montrant un démon ailé enlaçant une femme nue, on ne peut qu'acclamer le réalisateur ! Avec un rythme soutenu, avec des retournements de situation, avec son actrice charismatique, Sorcière marque des points et parvient à maintenir un intérêt certain tout au long de ses 110 minutes. Le film n'est pas exempt de quelques défauts bien sûr mais franchement, il tient bien la route dans son ensemble et ne mérite certainement pas d'être cloué au pilori. Certes, on peut trouver qu'il manque un peu de personnalité, on a parfois l'impression d'être dans un épisode de GOT en terme visuel par exemple, mais rien de bien méchant. On appréciera la séquence avec les adeptes de Dieu portant le célèbre masque de médecin luttant contre la Peste noire, tout comme on trouvera très intrigante l'alliée de John Moorcroft, Ursula, une femme brûlée sur l'ensemble de son corps et du visage, qui a subit le courroux de son maître mais qui en a réchappé, devenant son plus fidèle compagnon de route dans sa croisade contre le Mal. Mais le plus intéressant dans Sorcière, c'est ce qu'il nous renvoie. La condition de la femme est évidemment mise en exergue ici, le sort de Grace pouvant être une métaphore de toutes les violences vécues par la gent féminine depuis des millénaires. Le fait que Charlotte Kirk soit autant scénariste qu'actrice sur le film n'est pas non plus anodin : peu connue, elle a fait récemment trembler Hollywood, avec deux affaires de liaison non consentie qui ont mis à l'échafaud deux producteurs. Le combat mené par son personnage dans ce film qui se déroule en 1665 et qui ne veut pas fléchir face à l'agressivité des hommes, retentit alors comme comme un écho du monde moderne, où ces questions sont toujours de premier ordre. Tout comme la place des croyances au sein de notre société, croyances qui peuvent mener au chaos, au meurtre, tout comme c'était le cas à l'époque de l'Inquisition, où la rationalité passait après le religieux. Sorcière est-il un film militant qui ne veut pas le dire ? A vous de voir...

* Disponible en DVD et BR chez -> METROPOLITAN VIDEO <-



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