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BLACK WATER : ABYSS

BLACK WATER : ABYSS
(Black Water : Abyss)

Réalisateur : Andrew Traucki
Année : 2020
Scénariste : John Ridley, Sarah Smith
Pays : Australie, Etats-Unis
Genre : Drame, Thriller, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Jessica McNamee, Luke Mitchell, Amali Golden, Benjamin Hoetjes, Anthony J. Sharpe... 

L'HISTOIRE : Deux couples d'amis, Eric et Jen ainsi que Viktor et Yolanda, s'en vont rejoindre Cash, un ami d'Eric, qui a découvert l'entrée d'une caverne inexplorée en plein cœur de la forêt australienne. Féru de spéléologie, Eric a choisi de faire de cette découverte le thème du week-end et propose au reste du groupe de s'aventurer dans les profondeurs de la grotte. A plusieurs mètres sous terre, les cinq camarades découvrent un immense lac qui pourrait mener vers d'autres galeries souterraines. Lorsqu'un violent orage se déclare à la surface, Eric et ses amis sont surpris par une brusque montée des eaux à l'intérieur de la grotte, qui va rendre compliquée le chemin du retour. La situation va virer au cauchemar quand le groupe découvre qu'un crocodile a élu domicile dans les eaux du lac...

MON AVIS : Andrew Traucki est un réalisateur qui semble s'être spécialisé dans les films d'agressions animales, sous-catégorie très apprécié des fans de cinéma de genre. En 2007, il s'illustre avec le crocodile movie dans Black Water puis bifurque vers le shark movie avec l'excellent The Reef en 2010, s'éloigne de son domaine de prédilection avec son segment "G is for Gravity" de l'anthologie ABC's of Death en 2012 pour y revenir sous forme de found-footage en 2013 avec The Jungle. Après une longue pause, il revient en 2020 avec ce Black Water : Abyss et retrouve donc notre ami le saurien. Evidemment, passer après le Crawl d'Alexandre Aja n'est pas aisé, de dernier ayant proposé un film dans lequel les attaques de sauriens étaient légion. Andrew Traucki s'éloigne de ce concept de film fun et ultra dynamique pour proposer un film d'ambiance, dans lequel la notion de suspense, d'attente, de stress joue un rôle bien plus important, et dissémine avec une grande parcimonie ses quelques attaques de crocodile au sein des 94 minutes qui font la durée de Black Water : Abyss. Le film reprend les éléments déjà vus dans des œuvres telles The Descent ou La Crypte par exemple, à savoir une expédition souterraine qui va mal se dérouler et un groupe d'amis dont certains ont des secrets inavouables à dissimuler. Après une séquence introductive nous présentant deux touristes étrangers perdus en pleine forêt australienne et qui tombe par mégarde dans la grotte qui va servir de lieu principal de l'action du film et qui vont être victime du crocodile, on passe dans la phase de présentation des cinq protagonistes de l'histoire. Deux couples d'amis donc, plus une pièce rapportée. L'une des filles, Yolanda (Amali Golden), est enceinte mais ne l'a pas encore dit à son petit ami Viktor (Benjamin Hoetjes), qui est en phase de rémission d'un cancer. L'autre fille, Jennifer (Jessica McNamee) semble chercher des informations compromettantes sur son chéri Eric (Luke Mitchell) puisqu'elle trifouille dans le téléphone portable de ce dernier. Rapidement, les couples rejoignent un ami d'Eric, surnommé Cash (Anthony J. Sharpe) et qui a découvert l'entrée de la fameuse grotte vu au début. Ce qui est bien ici, ce que cette présentation des héros ne s'éternise pas et on arrive assez rapidement à la phase de spéléologie. L'exploration de la grotte se fait également de manière assez rapide, jusqu'à la découverte du lac, une pièce circulaire souterraine immense, qui laisse peu d'endroits où avoir les pieds au sec. Un paysage enchanteur de prime abord, sauf que le spectateur sait déjà ce qui se cache sous les eaux opaques. Le suspense peut débuter. Aidée par un orage qui provoque une brusque montée des eaux, l'ambiance anxiogène s'installe peu à peu, la progression des personnages étant grandement ralenti, de même que leur possibilité de rebrousser chemin. Pas d'alternative, il va falloir aller dans l'eau. La musique stressante , angoissante, à base de violons peut entrer en jeu et accompagner les images. On frissonne quand les corps entrent dans l'eau, et on scrute l'écran pour voir d'où va surgir notre ami le crocodile. Andrew Traucki est toujours aussi efficace en terme d'attaque animale, évitant la surenchère pour mieux se focaliser sur l'aspect réaliste de la situation. Seulement, là où ça fonctionnait plein pot dans le premier Black Water, le réalisateur ne parvient pas à égaler son modèle, la faute à des attaques trop peu nombreuses et à une certaine lassitude qui s'installe en cours de route. Pourtant, le suspense n'est pas mauvais et fonctionne assez bien la plupart du temps, comme lorsque les héros s'immergent sous l'eau et que leur lampe fait apparaître la tête du crocodile à quelques mètres d'eux. Mais trop de scènes débutent en faisant monter l'attente du spectateur pour se clore de manière stérile et sans avoir montré le nez de notre super prédateur. Andrew Traucki ne se sert pas non plus de son décor comme il aurait pu le faire et c'est bien dommage. On aurait aimé voir notre crocodile pourchasser ses futures proies dans les galeries étroites de la grotte par exemple, chose qui ne se produit pas alors que deux personnages les empruntent pour tenter de trouver une sortie. Dommage ! Il est vrai qu'il n'y a que cinq protagonistes et qu'il faut bien les faire durer sur la longueur pour ne pas à avoir à conclure le film trop tôt. Soit. Concernant les protagonistes du film, on devinera assez rapidement ce qui cloche dans leur relation, tout étant un peu trop téléphoné pour réussir à surprendre son monde. La charmante Jessica McNamee est celle qui s'en sort le mieux et elle se montre convaincante, même lors du final qui vire dans le pur film de divertissement festif, aspect que Black Water : Abyss avait su éviter jusqu'ici. Au final, et même si la mise en scène est très correcte et que les images sont belles, on est un peu déçu lorsque le générique de fin se met à défiler devant nos yeux. On aurait vraiment aimé voir plus d'attaques, que le crocodile soit plus mis en avant et que cette sensation d'ennui ne prenne pas le pas face à nos attentes. Pour un crocodile movie, ça reste dans la bonne moyenne du genre mais ça aurait pu être plus transcendant je pense. On verra si Andrew Traucki relève le niveau et se montre plus inspiré dans la suite de The Reef qu'il doit mettre en scène prochainement... 


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