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THE WITCH WHO CAME FROM THE SEA

 

THE WITCH WHO CAME FROM THE SEA
(The Witch who came from the Sea)

Réalisateur : Matt Cimber
Année : 1976
Scénariste : Robert Thom
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame, Thriller, Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Millie Perkins, Lonny Chapman, Vanessa Brown, Peggy Feury, Stafford Morgan...

L'HISTOIRE : Serveuse dans un bar, Molly est une femme assez perturbée, qui s'enfonce dans la consommation d'alcool et la prise de médicaments pour faire cesser ses incessants maux de tête. Elle a parfois du mal à dissocier ses rêves de la réalité et entend des voix provenant des idoles qu'elle admire à la télévision. Elle fantasme sur deux joueurs de football célèbres, et fait un rêve où elle se retrouve au lit avec eux, un rêve qui devient cauchemar quand elle finit par les émasculer violemment. Le lendemain, elle apprend aux informations télévisées que deux joueurs de foot ont été retrouvés morts...

MON AVIS : Avec sa superbe illustration, qui n'est autre qu'une variation du dessin réalisé par Frazetta pour la couverture d'un numéro du magazine Vampirella, The Witch who came from the sea interpelle et donne furieusement envie de plonger dans ces eaux qu'on suppose ensanglantées. Réalisé en 1976 par Matt Cimber, qui fût l'un des maris de Jayne Mansfield, le film risque fort de surprendre le public car il ne sera nullement question de sorcellerie, de satanisme ou de créature maléfique venue des profondeurs de l'océan comme on pouvait le penser ou l'imaginer. The Witch who came from the sea est avant tout un drame, humain, celui de Molly, superbement interprétée par Millie Perkins, l'excellente Anne Frank du film de 1959 entre autres. Le début du film nous présente Molly comme étant une tata attentionné, qui emmène à la plage ses deux neveux et prend soin d'eux. Un peu plus loin, des bodybuilders font du sport. Le regard de Molly semble alors sombrer dans le vague, et elle s'imagine les sportifs morts sur les appareils d'entraînements. Une scène introductive qui intrigue et qui nous fait comprendre que Molly a quelques soucis d'ordre psychologique. Ce qui est bel et bien le cas. La dispute entre sa sœur et elle, au sujet de leur père, nous donne un indice. Pour sa sœur, leur père était un enfoiré de marin, un bâtard qui a bien fait de disparaître. Pour Molly, c'est un ressentiment inverse, leur père étant une personne intentionnée, une bonne personne. Plusieurs fois au cours du film, des flashbacks concernant l'enfance de Molly nous seront montrés et la terrible vérité nous sautera au visage, malsaine, glauque au possible, avec des courtes scènes qui mettent littéralement mal à l'aise. La relation entre Molly et son marin de père ne pouvait que provoquer une rupture psychologique chez la jeune femme, qui a toujours refoulé la vérité au point de finir par confondre image fantasme et réalité. Instable, névrosée, frustrée sexuellement, Molly s'invente un monde dans lequel les idoles de la télévision, les stars de cinéma, lui parlent à travers l'écran. Alcoolique et psychotique, Molly désire plus que tout s'abandonner dans les bras et dans le lit de ses idoles et elle y réussit souvent. Seulement, son passé la rattrape et quand sa psychose prend le dessus, elle ne se contente plus de tuer ses idoles en rêve. Le fait que Molly castre ses amants-stars d'une nuit fait écho à son traumatisme d'enfance, où la virilité masculine est perçue comme un danger. Son rapport à la télévision provient également de son enfance, le tube cathodique étant le seul refuge dans lequel elle trouvait un peu de réconfort. The Witch who came from the sea dérange, surprend, incommode. L'érotisme cru et la violence légèrement excessive se mélangent pour dresser un beau portrait de femme aliénée, que la prestation de Millie Perkins transcende totalement. Tous les détails sont bien agencés par le réalisateur, comme ce tatouage de sirène que Molly se fait encrer sur le bas de ventre et qui trouvera une symbolique forte lors d'un ultime flashback révélateur. La déchéance mentale de l'héroïne est traitée avec intelligence, et malgré les actes abominables qu'elle commet, on ne peut s'empêcher de ressentir une certaine empathie à son égard. Avec The Witch who came from the seaMatt Cimber, auteur de trois Blaxploitation 70's qui ont une bonne renommée (The Black 6, The Candy Tangerine Man et Lady Cocoa) et du film d'héroic-fantasy Hundra en 1983, a offert au public un film étrange, onirique et obscur, une de ses pelloches d'exploitation 70's qui ne ressemble à aucune autre, même si l'ombre du Répulsion de Polanski peut être évoqué ici, en ce qui concerne la mise en avant d'un état mental perturbé. Le film possède quelques défauts bien sûr, mais niveau mise en scène et acting, il tient la route et se montre visuellement soigné. Les amateurs d'étrangeté sur pellicule se laisseront emmener au creux de la vague avec Molly, pour un voyage hallucinatoire qui ne peut que mal se terminer...

* Disponible en BR chez -> ARROW VIDEO <- 



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