FINAL GIRL
(Final Girl)
Réalisateur : Tyler Shields
Année : 2015
Scénariste : Adam Prince
Pays : Canada, Etats-Unis
Genre : Thriller, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Abigail Breslin, Wes Bentley, Logan Huffman, Cameron Bright, Reece Thompson...
L'HISTOIRE : Veronica est une fille timide et vulnérable. Elle semble être la cible parfaite d’une bande d’adolescents, qui attirent les filles pour les chasser et les tuer. La règle est simple : la chasse commence quand la proie est lâchée dans les bois avec cinq minutes d’avance. Ce que les garçons ignorent, c’est que Veronica est un assassin en formation, et que son formateur a choisi de la faire tuer ce gang de psychopathes, qui est responsable de la mort de sa femme et de son enfant…
MON AVIS : Pour sa première réalisation derrière la caméra, le photographe Tyler Shields a choisi le thème de la final girl, vous savez, la dernière, l'ultime survivante féminine, celle qui réussie à ne pas mourir et parvient à mettre fin aux agissements sanguinaires des tueurs fous et autres monstres des films d'horreur. Avec un faible budget et des acteurs peu connus à l'époque, il nous propose donc d'en suivre une un peu particulière, puisqu'elle est loin d'être une victime au départ, qui se transcende grâce à son instinct de survie. Veronica, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, est en effet une final girl originale. Recueillie depuis son plus jeune âge par William (Wes Bentley), un homme qui a perdu sa femme et son enfant, la petite Veronica a suivi une formation de tueuse implacable durant douze longues années, s'entraînant à devenir une redoutable survivante en milieu hostile. Le but de son formateur est de la placer au sein d'un gang de quatre garçons, adeptes de la chasse. Une chasse particulière elle aussi, puisque les proies sont d'adorables jeunes filles, blondes si possible, qui vont devenir le gibier traqué par ce quatuor de psychopathes en puissance. Veronica va donc devenir la future proie, ne devant rien laisser transparaître de ses aptitudes en combat et en survie, et ce, afin de remplir sa mission, qui est de tuer les quatre sadiques en puissance. Un scénario sympa sur le papier, et qui bénéficie du charme de son actrice principale, Abigail Breslin, parfaite en femme fragile mais déterminée. Bien sûr, Final Girl n'a pas d'autre ambition que d'être un divertissement sympathique. La mise en scène est des plus correctes et le rendu s'avère d'un bon niveau. Le début du film, nous présentant la formation de Veronica, se montre un peu faiblard, tout en étant intrigant. On assiste un peu à un Nikita du pauvre, Veronica devant tenter de maîtriser des proies sans les tuer, juste pour parfaire son entrainement. Pas de quoi se relever la nuit, ça se suit tranquillement et l'ajout d'une drogue faisant ressortir ses pires craintes apporte un peu de volume à l'ensemble. Cette partie est un peu longuette et on a hâte de rentrer dans le vif du sujet. Seulement voilà, là aussi, ça va pêcher un peu, la faute à des enjeux scénaristiques pas vraiment développés. Certes, je n'attend pas à avoir du Shakespeare sous les yeux avec ce type de production pop-corn. Mais bon, même si Abigail Breslin est bien charmante à l'écran, avouons que le scénario n'a en fait pas grand chose à raconter. Une fois notre jolie brebis dans les griffes des quatre vilains garçons, on se dit que le rythme va s'intensifier et que ça va charcler sévère. Pas de bol, le film est ultra soft en terme de violence et ce n'est pas à ce niveau qu'on va se régaler. Plus embêtant encore, l'escapade dans les bois va se montrer assez ennuyeuse, puisque le gang de tueurs va n'avoir rien de mieux à proposer à Veronica qu'une partie d'action ou vérité pour se mettre en jambe ! On a connu plus excitant comme préliminaires ! Une fois la traque lancée, le film gagne en intensité et se montre plutôt agréable à suivre, les codes du slasher étant donc inversés puisque la proie est en fait la chasseuse. Le retour de la drogue de vérité, que trois des garçons ont pris sans le savoir, permet au réalisateur de se lâcher un peu, de proposer quelques scènes plus fun, plus délirantes, le tout baignant dans une esthétique léchée, avec un beau travail sur le jeu de lumière et de couleur, rendant le décor de la forêt presque théâtral, voire même surréaliste. Cet aspect irréel sied particulièrement bien au film, qui peut aussi se voir comme étant une variation du Petit Chaperon Rouge. En effet, notre charmante Veronica porte une robe de soirée entièrement rouge, rappelant le célèbre personnage. Seule différence, c'est elle qui traque le loup, ou les loups ici, affublés quant à eux de beaux costards et de sourire ultra-brite. Malgré ses défauts, j'ai passé un moment agréable avec ce Final Girl, qui ne restera pas dans les annales, ça c'est sûr. Les fans de la série Vikings apprécieront de voir l'acteur Alexander Ludwig interprété ici un bel enfoiré. Un petit film vite vu, vite oublié.
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