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mardi 20 juillet 2021

LA MOUCHE

 

LA MOUCHE
(The Fly)

Réalisateur : David Cronenberg
Année : 1986
Scénariste : Charles Edward Pogue, David Cronenberg
Pays : Etats-Unis, Canada, Angleterre
Genre : Science-fiction, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Jeff Goldblum, Geena Davis, John Getz, Joy Boushel, David Cronenberg...

L'HISTOIRE : La journaliste Veronica Qaife accepte l'invitation du scientifique Seth Brundle à aller visiter son laboratoire. Ce dernier lui a vanté ses recherches et son invention, "qui va changer le monde" selon ses propres mots. Une fois dans le repaire de Brundle, Veronica découvre deux étranges modules, que Brundle a baptisé "Télépods". Pour faire sa démonstration, Brundle demande à Veronica un objet intime : celle-ci lui donne un bas, qu'il place dans le premier télépod. S'ensuit une vive lumière et la disparition du bas. Incrédule, Veronica découvre que son bas a réapparu dans le second télépod. Brundle a réussi à créer le processus de la téléportation. Mais il ne veut pas que Veronica en fasse un article car pour lui, son invention ne sera prête que lorsqu'il aura réussi à téléporter de la matière vivante. Une relation amoureuse se noue entre la journaliste et le scientifique, provoquant la jalousie de l'ex de Veronica. Brundle réussi enfin à téléporter un babouin. Lors d'une crise de jalousie, croyant que Veronica a été revoir son ex-compagnon, il décide de tenter l'expérience sur lui-même, sans s'apercevoir qu'une mouche a pénétré dans le télépod. L'expérience réussie. Peu de temps après, Brundle sent une nouvelle énergie en lui, obtenant une condition physique incroyable. Mais l'euphorie est de courte durée car progressivement, son corps se met à se dégrader...

MON AVIS : Fidèle à son obsession du corps et de la chair et à la modification, la transformation ou la mutation de ces derniers, David Cronenberg va poursuivre l'étude de ces thématiques, débutée dès ses premières œuvres (Rage, Frissons, Scanners, Chromosome 3, Vidéodrome), en réalisant en 1986 un remake moderne d'un petit classique de la science-fiction 50's, La Mouche Noire de Kurt Neumann, sorti en 1958 et dans lequel jouait l'acteur Vincent Price. Avec La Mouche, Cronenberg réussi ce que tout remake devrait être : une réinterprétation nouvelle de l'histoire originale, modernisée, ré-imaginée, qio a sa propre personnalité et qui ne se contente pas de simplement refaire le film d'origine avec les moyens de l'époque. On pense à The Thing de Carpenter, à La Féline de Paul Schrader ou à La Colline a des Yeux d'Aja entre autres, qui, eux aussi, réussissaient ce tour de force. La grande force de La Mouche provient de la maturité du sujet traité et de comment Cronenberg le traite. De par une mise en scène sans esbroufe, presque classique, sans d'effet de style grandiloquent, le réalisateur canadien met toute son talent à nous raconter une histoire qui va nous toucher, nous marquer, nous emporter. Le destin tragique de ce généticien de génie, qui a réussi à créer une machine de téléportation afin de révolutionner le monde du transport, étant lui-même sujet au mal des transports justement d'où ses recherches sur le sujet, se montre réaliste et passionnant. Seth Brundle, magistralement interprété par un Jeff Goldblum transcendé, n'a rien d'un savant fou. Quoique. Ils sont tous un peu fous, les savants du cinéma fantastique. Néanmoins, celui de ce film semble raisonné et raisonnable. Il ne veut pas exposer sa invention avant qu'elle soit parfaitement au point et cherche sans cesse à l'améliorer, afin de réussir l'incroyable : la téléportation de matière vivante. Car si tout fonctionne très bien avec de la matière inanimée, il n'en va pas de même avec la matière vivante, un pauvre babouin va d'ailleurs en faire les frais lors d'une première séquence bénéficiant d'effet gore assez repoussant. La présence de Geena Davis va également apporter une touche émotionnelle au film, la relation entre cette journaliste et le généticien prenant de plus en plus d'importance. Une relation qui va voir un déluge de nuage l'assombrir une fois notre scientifique, jaloux pour rien, tentant l'expérience sur lui-même. Le petit grain de sable qui va venir tout enrayer est donc une simple mouche, qui va malencontreusement pénétrer dans le télépod lors du test humain. Le résultat à l'arrivée dans le second télépod sera la fusion de l'ADN de Seth Brundle et de la mouche, sans que le généticien ne le sache. A partir de là, Cronenberg va pouvoir exprimer tout son amour pour le corps et la chair comme dis plus haut. On a du positif au début, avec des capacités physiques accrues pour Seth Brundle, qui se met à consommer de plus en plus de sucre par contre et qui voit pousser quelques poils qui n'ont rien de vraiment humain dans son dos. Par petite touche, par petit détail minutieux, Cronenberg lance la machine, nous fait comprendre que quelque chose ne va pas et que la situation va dégénérer. Le comportement de Seth Brundle évolue, sa gentillesse, sa timidité disparaissent pour laisser place à de la colère, à de l'impulsivité. Et puis démarre l'horrible processus de dégénération du corps. On a souvent dit que La Mouche pouvait être vu comme une allégorie du Sida. Effectivement, la dégradation du corps de Seth peut évoquer cette maladie. Le maquilleur Chris Walas va rivaliser d'ingéniosité pour rendre crédible les différentes phases de dégradation corporelle de Seth Brundle et on ne peut pas dire qu'il a fait les choses à moitie. Jeff Goldblum a toujours dit que les séances de maquillages de La Mouche sont ce qu'il a vécu de pire dans sa carrière. On comprend aisément pourquoi. Ongles qui tombent, dents qui se déchaussent, vomissement de suc gastrique et transformation physique intégrale sont le prix à payer pour que Seth Brundle devienne Brundle-Fly ! Et on comprend aussi pourquoi Chris Walas a remporté l'Oscar des meilleurs maquillage pour ce film en 1987. Mais derrière toute l'horreur de la situation, Cronenberg n'en oublie pas l'amour et clôt son film avec une scène bouleversante et d'une rare puissance émotionnelle. Dire que La Mouche fait partie des sommets du cinéma fantastique n'est pas exagéré. Réalisation exemplaire, effets spéciaux incroyables, interprétation sans faille et histoire mature et maîtrisée en sont les principaux ingrédients. Le film a reçu le Prix Spécial du Jury au Festival d'Avoriaz 1987.

 

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