LA FEMME A LA FENÊTRE
(The Woman in the Window)
Réalisateur : Joe Wright
Année : 2021
Scénariste : Tracy Letts
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec : Amy Adams, Gary Oldman, Anthony Mackie, Julianne Moore...
L'HISTOIRE : Anna Fox, une psychologue pour enfants agoraphobe vivant cloîtrée dans sa demeure new-yorkaise, se met à espionner par la fenêtre la famille d'allure parfaite qui s'est installée de l'autre côté de la rue. Sa vie bascule quand elle assiste par hasard à un crime épouvantable...
MON AVIS : Production Netflix qui a vu sa sortie repoussée de nombreuses fois pour cause de pandémie mais également parce que les projections tests n'ont pas été bonnes, ce qui a entraîné le tournage de nouvelles scènes, La Femme à la Fenêtre est l'adaptation d'un roman à succès de A.J. Finn, qui est le pseudonyme de Daniel Mallory, roman acclamé par Stephen King lui-même ! Très clairement, c'est un thriller qu'on qualifiera d'Hitchockien, et qui peut se voir comme le mélange de Fenêtre sur Cour bien sûr mais aussi du Copycat de Jon Amiel ou du Body Double de Brian de Palma entre autres. Réalisé par Joe Wright, La Femme à la Fenêtre possède un casting solide, jugez-en plutôt : on trouve Amy Adams dans le rôle d'Anna Fox, Gary Oldman dans le rôle du père de la famille Russell, qui vit dans l'appartement situé en face de celui d'Anna, Anthony Mackie dans le rôle du jeune Ethan Russell, Julianne Moore qui joue la mère d'Ethan ou Jennifer Jason Leigh qui joue aussi la mère d'Ethan ! Très clairement, c'est bien Amy Adams qui tire son épingle du jeu : peu maquillée, portant des vêtements de tous les jours, elle interprète avec un certain brio Anna Fox, cette femme victime d'agoraphobie sévère, qui n'arrive pas à s'aventurer au dehors de son immeuble sans perdre complètement les pédales et sombrer dans un stress handicapant. Sa rencontre avec le fils de la famille Russell, nouvellement installée en face de chez elle, va mettre Anna dans une situation complexe : psychologue de son état, elle comprend rapidement que le jeune adolescent en a gros sur le cœur et que la rigidité de son père ne l'aide guère à s'épanouir. Il en ira de même lorsqu'elle fera connaissance de Jane Russell, qui semble, elle aussi, avoir des souci à vivre au sein de sa famille et plus particulièrement avec son mari. Petit à petit, les événements se mettent en place, on prend le temps de faire connaissance avec les personnages, on ressent la fragilité psychologique d'Anna tout comme celle d'Ethan, un ado paumé, mal dans sa peau, qui a besoin de se confier vu sa situation familiale vis à vis de son père. Le film bifurque dans le pur thriller lors du meurtre au couteau de Julianne Moore, qu'Anna voit derrière sa fenêtre. Un meurtre filmé de manière à ce qu'on ne voit jamais l'assaillant bien sûr, dans la pure tradition du genre. Les choses se compliquent encore plus pour Anna lorsque monsieur Russell débarque chez Anna avec... sa femme, toujours bien en vie, sauf qu'elle a les traits de Jennifer Jason Leigh. La raison d'Anna vacille, persuadée de ce qu'elle pense avoir vu mais qui ne reçoit aucun soutien, même de la part d'Ethan. La situation se complexifie, et le spectateur ne sait plus trop quoi penser, la prise de nombreux médicaments pour son traitement par Anna, qui peuvent pour effets secondaires les hallucinations, faisant qu'on ne sait plus non plus qui croire. Ce meurtre s'est-il réellement produit ? Est-ce l'état mental trouble d'Anna associé aux médicaments et à la prise d'alcool qui l'a provoqué dans son esprit ? Correctement mis en scène, La Femme à la Fenêtre avance dans des zones d'ombre et interroge, jouant sur le jeu des apparences, qui, on le sait, peuvent être trompeuses. Une révélation à mi-parcours concernant Anna venant accabler encore plus le personnage et augmente notre ressenti envers elle pour nous mener sur des pistes de réflexion dont on ne sait plus si elles sont plausibles ou non. Si vous êtes fans des trois films précités plus haut, vous aurez peut-être trouvé le pot-aux-roses avant le second twist intervenant à la fin du film, et qui plonge le film de Joe Wright dans un grand-guignol sanglant pas franchement nécessaire pour ma part, et qui amoindrit tout le travail de mise en scène du réalisateur, qui s'était, très honnêtement, plutôt bien débrouillé pour créer une ambiance oppressante et parfois stressante, de par ses cadrages et le jeu d'Amy Adams et du reste du casting. Hormis ce final qui plombe un peu le film, La Femme à la Fenêtre s'avère un thriller assez bien troussé, qui ne révolutionne pas grand chose, certes, mais qui se laisse regarder sans déplaisir. Il est dans la bonne moyenne du genre, ni plus, ni moins, peut-être victime de toutes ses influences passées.
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