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LA MORT CARESSE A MINUIT

 

LA MORT CARESSE A MINUIT
(La morte accarezza a Mezzanotte / Death walks at Midnight)

Réalisateur : Luciano Ercoli
Année : 1972
Scénariste : Ernesto Gastaldi, Mahnahén Velasco
Pays : Italie, Espagne
Genre : Giallo, Policier
Interdiction : -12 ans
Avec : Nieves Navarro, Simón Andreu, Peter Martell, Carlo Gentili, Claudio Pellegrini...

L'HISTOIRE : Mannequin et modèle photo renommée, Valentina accepte de tester un nouvel hallucinogène sur la demande de son ami, le journaliste Gio Baldi, à la condition que ce dernier, voulant faire paraître un article dans son journal, ne lui prenne pas le visage en photo. Durant la phase de transe, Valentina voit dans l'immeuble situé en face de son luxueux appartement un homme massacrer le visage d'une femme brune avec un gant de métal hérissé de quatre pointes. L'article mentionne cette vision et Valentina, très en colère envers Gio Baldi qui l'a citée et montrée dans son article, reçoit une invitation pour se rendre dans l'appartement du soit-disant meurtre. Un appartement totalement vide, ce qui ne l'empêche pas d'être prise pour cible par le tueur au gant d'acier. Sans témoin, personne ne veut croire Valentina, ni Gio Baldi, ni son meilleur ami Stefano, ni l'inspecteur Serino, surtout que ce dernier lui apprend que le meurtre dont elle parle s'est déroulé il y a six mois et que l'assassin est dans un hôpital psychiatrique...

MON AVIS : Célèbre de par l'utilisation du fameux gant d'acier à pointes, dont le réalisateur français François Gaillard a rendu hommage dans son film Last Caress, La Mort caresse à Minuit n'a pas que des fans et certain ne le considère d'ailleurs pas comme un vrai giallo, même s'il en possède de nombreux aspects. Le film a été réalisé en 1972 par Luciano Ercoli, un metteur en scène peu prolifique puisque sa filmographie ne compte que huit entrées. Sa carrière débute en 1970, avec un giallo justement, Photo interdite d'une bourgeoise. Il en enchaînera deux autres, avec Nuits d'amour et d'épouvante en 1971 et donc La Mort caresse à Minuit en 72. Il bifurquera ensuite dans le polar, le film d'aventure historique et achèvera sa carrière avec la comédie policière The Rip-Off en 1977. On le sait, le giallo possède ses codes immuables et gare au courroux des intégristes du genre si on ne retrouve pas un assassin mystérieux vêtu de noir, ganté et qui tue à l'arme blanche, le spectateur devant s'amuser, comme les représentants de la police et les héros des films, à trouver l'identité et les motivations dudit assassin. Premier problème (qui n'en est pas un) avec La Mort caresse à Minuit : l'assassin n'est ni mystérieux, ni vêtu de noir puisqu'il agit à visage découvert, seules de grosses lunettes de vue viennent légèrement dissimuler son visage, qui est assez particulier en plus. Pour l'arme blanche, on a donc cet objet bien particulier et inventif, ce gant d'acier à pointes qui fait de jolis ravages sur le visage de la victime, lors d'un meurtre dont on ne sait pas s'il provient de l'imagination de l'héroïne du film, la belle Valentina, très bien interprétée par Nieves Navarro (qui est la compagne du réalisateur et qui apparaît sous son pseudonyme américain de Susan Scott), et qui est donc sous l'emprise d'un puissant hallucinogène quand le soit-disant meurtre a lieu. Car hormis Valentina, personne d'autre n'a rien vu. Pourtant, elle reconnaît l'agresseur dans la rue, et se fait même poursuivre par lui lors d'un rendez-vous arrangé. Mais à chaque fois qu'elle appelle à l'aide, ses amis ne voit personne d'autre qu'elle. Intrigante, l'histoire fonctionne bien et réserve son lot de mystère, surtout quand on apprend qu'un crime a bien eu lieu dans l'appartement cité par Valentina, mais qu'il a eu  lieu il y a six mois. La prise de drogue lui a-t-elle fait voir le passé ? Bien malin celui qui le dira. L'apparition de nouveaux personnages, comme un jeune barbu qui semble vouloir avertir Valentina d'un potentiel danger ou cette jeune femme qui croit savoir de quel crime Valentina a été témoin et qui l'emmène dans un hôpital psychiatrique pour lui montrer l'assassin de sa sœur, pimentent l'histoire, qui, il est vrai, s'oriente plus vers une enquête policière que dans une véritable ambiance giallesque, plus aucun meurtre ne venant faire couler le sang durant une bonne partie du film. Pourtant, je n'ai jamais décroché de l'intrigue proposée par Ernesto Gastaldi et Mahnahén Velasco, sur une idée de Sergio Corbucci. Car le jeu d'actrice de Nieves Navarro et les périples qu'elle subit sans que personne ne la croit, maintiennent un intérêt constant qui ne faiblit que rarement. Le spectateur sait bien que la vie de Valentina est réellement menacée mais le fait qu'elle seule semble le croire, à contrario de tous les autres personnages du film, dont un truculent inspecteur de police joué avec brio par Carlo Gentili, apporte une petite touche d'humour et de légèreté qui fait de La Mort caresse à Minuit une oeuvre assez atypique dans le genre. C'est vrai qu'il n'y a pas une réelle tension, un suspense à couper au couteau comme dans bon nombre de films du genre. C'est vrai que niveau violence, outre le meurtre introductif, il n'y a quasiment rien à se mettre sous la dent ensuite. Il en va de même pour la notion d'érotisme, souvent présente dans le giallo et qui est aux abonnés absents ici. Pourtant, le film se laisse suivre sans déplaisir et il trouvera même un regain d'intérêt lors de la dernière demi-heure, qui fait apparaître deux nouveaux personnages, dont un tueur au couteau qui est marqué par un rire sardonique très spécial et qui contraste totalement avec le reste. Un personnage exubérant, et qui marque les esprits. Les révélations finales qui viendront démystifier le mystère ne sont pas très percutantes et ont, encore une fois, un aspect plus policier que giallo. Pas de quoi bouder La mort caresse à Minuit en tout cas, qui reste un divertissement de bon niveau, au casting de qualité et à la mise en scène qui fait le job. Il ne faut juste pas en attendre trop et se dire que le gant clouté n'apparaît pas souvent ! Cette arme si spéciale a trop fait fantasmer ceux qui n'ont pas vu le film je pense et leur a fourni trop d'attentes en terme de meurtres violents.

* Disponible en BR chez -> ARROW VIDEO <-



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