Légende pour la notation des films

Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




LE PARFUM DE LA DAME EN NOIR (1974)

 

LE PARFUM DE LA DAME EN NOIR
(Il Profumo della Signora in Nero)

Réalisateur : Francesco Barilli
Année : 1974
Scénariste : Francesco Barilli, Massimo D'Avak
Pays : Italie
Genre : Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec : Mimsy Farmer, Maurizio Bonuglia, Mario Scaccia, Nike Arrighi, Lara Wendel...

L'HISTOIRE : Silvia, une jeune scientifique, se consacre exclusivement à son travail, délaissant son fiancé Roberto. Lors d’une soirée, elle rencontre un confrère africain qui va lui faire découvrir l’occultisme. Bientôt, des visions sur sa petite enfance vont resurgir, des images érotiques avec sa mère, et tout ce qu’elle avait tenté de refouler au plus profond de son être...

MON AVIS : J'ai toujours cru que Le Parfum de la Dame en Noir était un giallo. Ce n'est pas le cas. Ce n'est pas non plus une adaptation du célèbre roman de Gaston Leroux, qui fait suite au Mystère de la Chambre Jaune. Le film est réalisé par Francesco Barilli, dont la filmographie ne comprend que deux films, le reste étant des documentaires, des épisodes de séries-télévisées ou des courts-métrages. Le Parfum de la Dame en Noir est son premier film et date de 1974. Le second est Pensione Paura qui date de 1978. Il est fort dommage que Barilli n'ait pas poursuivi sa carrière de metteur en scène car il démontre une réelle maîtrise de la caméra avec Le Parfum de la Dame en Noir, un film insolite, d'une beauté visuelle frappante, pourvu d'un esthétisme solide et raffiné. Le scénario nous fait plonger dans la psyché de l'héroïne principale, Silvia, merveilleusement interprétée par l'actrice Mimsy Farmer. On a vu cette dernière dans La Route de Salina de Georges Lautner en 1970, dans 4 Mouches de Velour Gris de Dario Argento en 1971, dans Le Maître et Marguerite d'Aleksandar Petrovic en 1972, dans Corpo d'amore de Fabio Carpi en 1973 et on la reverra dans Frissons d'Horreur d'Armando Crispino et La Traque de Serge Leroy en 1975 entre autres. Dans le film de Barilli, elle va jouer un rôle assez complexe, qui n'est pas sans nous rappeler celui de Mia Farrow dans Rosemary's Baby ou celui de Catherine Deneuve dans Répulsion, tous deux de Roman Polanski. Deux films dont on retrouve des influences notables dans Le Parfum de la Dame en Noir. Le décor de l'action, un grand immeuble, ainsi que les curieux voisins qui y habitent, ne sont pas sans nous rappeler le premier film cité, quand la perte de repères et le basculement dans la folie progressive du personnage central nous évoque le second. C'est un peu en ça que le film peut parfois se voir classer dans la catégorie du giallo, les histoires présentées dans ce genre ultra-codifié mettant souvent en scène des personnages ayant subit un trauma durant l'enfance, trauma qui vient impacter leur vie de tous les jours jusqu'au drame. De même, l'intrigue du film se révèle assez complexe, labyrinthique même, jouant avec la frontière qui sépare réalité et illusion, faisant se questionner constamment le spectateur sur ce qu'il voit. De nombreuses questions restent en suspens durant la vision du film, qui nous embrouille l'esprit et nous fait imaginer mille et un ressort scénaristique. La pauvre Silvia est-elle victime d'une machination incluant ses voisins, son petit ami et les amis de ce dernier, comme le laisse à penser certaines séquences ? Est-ce que tout ce qu'elle voit est réel ou bien est-ce une vision fantasmatique de son esprit perturbé ? La petite fille qui s'invite chez elle existe-t-elle réellement ou est-ce Silvia qui se revoit enfant et n'arrive plus à discerner le vrai du faux ? Les allusions au Alice au pays des Merveilles de Lewis Caroll sont-elles anodines ou nous aiguillent-elles sur la signification et les rouages de l'histoire ? Autant de question qui ne trouveront pas nécessairement de réponse, le réalisateur semblant préférer laisser le public se faire son propre avis, quitte à revoir le film une seconde fois pour démêler tout ça. J'avoue que je me suis senti totalement perdu une fois que le générique de fin se met à défiler. Il faut dire que l'ultime séquence du film, aussi inattendue qu'horrible, ne va pas nous aider à y voir plus clair, bien au contraire ! Un final assez hallucinant, qui est peut-être métaphorique en fait. Ou pas. Toujours est-il que la prestation de Mimsy Farmer est absolument remarquable, apportant une fragilité crédible à son personnage qui navigue en eaux troubles. Elle est de plus particulièrement ravissante dans ce film et il faudra que je me penche un peu plus sur ses autres films car je pense qu'elle fait partie de ces actrices un peu sous-cotées, ou auxquelles on n'accorde pas assez d'intérêt. Outre son casting particulièrement bien choisi, outre une photographie éblouissante, qui donne au film un petit aspect film d'épouvante très travaillé, Le Parfum de la Dame en Noir bénéficie surtout d'une partition musicale de Nicola Piovani, qui a fait ici un travail de grande qualité, alternant entre des morceaux de violons aux sonorités criardes qui créent une atmosphère macabre et inquiétante, stressante même, et des parties plus calmes, plus retenues, qui nous font naviguer avec l'héroïne dans le dédale de son esprit. C'est vraiment un voyage original, insolite et onirique, auquel nous convie Francesco Barilli avec Le Parfum de la Dame en Noir. Il faut parfois accepter de se perdre dans les déambulations de son scénario, qui brasse autant avec le spiritisme que la sorcellerie africaine, et dont on ne saisit pas toujours là où il veut nous emmener. C'est en tout cas une oeuvre formellement superbe et intrigante, un des films préférés de Christophe Gans et Pascal Laugier et qui était resté inédit en France. L'erreur est réparée grâce à Artus Films et c'est tant mieux !

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ARTUS FILMS <-
Copie magnifique, sans défaut. VOSTF seulement étant donné que le film n'a jamais été distribué en France. En bonus, on trouve une présentation de 20 minutes par Emmanuel Le Gagne, le générique anglais du film, un diaporama d'affiches et de photos, la bande-annonce. Et aussi le court-métrage "Plus loin encore" de Stéphane Derderian, qui fait parfois des bonus pour l'éditeur.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire