DEVILMAN LE DIABOLIQUE
(Devilman Story)
Réalisateur : Paolo Bianchini
Année : 1967
Scénariste : Paolo Bianchini, Max Caret
Pays : Italie
Genre : Action, Aventure, Science-fiction
Interdiction : /
Avec : Guy Madison, Luisa Baratto, Diana Lorys, Luciano Pigozzi, Giovanni Cianfriglia...
L'HISTOIRE : En visite à Rome pour un congrès scientifique avec sa fille Christine, le neurochirurgien Becker est kidnappé en allant rendre visite à son ami le professeur Bloch. Christine retrouve se dernier mort dans son laboratoire et reste sans nouvelle de son père disparu. Elle fait connaissance avec le journaliste Mike Harway, qui devait récupérer des documents chez Bloch. En voulant aider Christine à retrouver son père, Mike Harway et cette dernière vont se retrouver au Maroc et découvrir cachée sous le sable du désert une base secrète appartenant à Devilman, un génie du crime qui veut profiter des talents du docteur Becker pour se greffer un cerveau artificiel et devenir le maître du monde...
MON AVIS : Vous aimez les changements d'ambiance au sein du même film ? Alors soyez les bienvenus dans Devilman le Diabolique de Paolo Bianchini ! Réalisé en 1967 sur demande d'un producteur qui voulait recycler une scène d'attaque de touaregs dans le désert, Devilman Story, de son titre original, est en effet une petite série B bien curieuse, qui vous embarque donc dans trois ambiances différentes durant 84 minutes et des poussières. La première partie nous fait découvrir les personnages principaux, à savoir le neurochirurgien Becker, sa ravissante fille Christine (Luisa Baratto) et le journaliste Mike Harway (Guy Madison). Ce premier acte, situé à Rome, lorgne clairement dans le registre de l'Euro-spy, avec un assassinat et un kidnapping, une tentative d'enlèvement de Christine, des bagarres et une intrigue policière qui fait planer le mystère. Le journaliste en costard se la joue viril devant sa nouvelle protégée, charmeur aussi, et use d'astuces pour se sortir du pétrin. La mise en scène est est assez habile, avec des plans et des idées qui renforcent l'aspect policier et inquiétant de l'histoire, tels ces hommes de main s'injectant un poison rapide quand ils échouent à leur mission et qui se retrouvent avec des yeux d'aveugle suite à l'injection. Curieux. Les investigations de Mike pour aider Christine à retrouver son père disparu sans laisser de trace vont amener nos deux héros au Maroc. Place donc au second acte, qui, lui, s'oriente clairement dans le film d'aventure. Paysage désertique, visite d'un souk pour retrouver un informateur, balade en jeep dans le désert, attaque musclée de touaregs et enlèvement de Christine seront au programme des réjouissances, le tout sur un rythme relativement correct et agréable. Pas de quoi sauter au plafond mais le dépaysement est bien là et ça se suit sans trop de souci. Reste que nous approchons les 50 minutes de film et que nous n'avons toujours pas vu ce fameux Devilman qui semble terroriser les habitants du désert, convaincus que "le diable et ses hommes en noir" réside sous le sable. Heureusement, 50 minutes, c'est justement cette durée qui fait bifurquer le film dans son troisième acte et donc dans sa troisième ambiance ! Nous allons enfin faire connaissance avec Devilman et découvrir son repaire souterrain. Avec cette fois une approche très science-fictionnelle et BDèsque. Les décors de la base secrète se parent de jolies couleurs et de lumière qui font en effet très film de S-F. Le méchant du film est tout aussi dans le style, avec son masque d'argent dissimulant son identité (il aurait très bien pu jouer dans une adaptation d'un récit de Fantômette pour les connaisseurs) et sa mégalomanie pure et dure. On pense bien sûr à Fantômas au niveau du look également mais Devilman est nettement moins porté sur l'humour. Son surnom de diabolique est justifié puisque ce monsieur étrange désire ni plus ni moins asservir les habitants de la terre, grâce à une transplantation cérébrale de son invention. Son assistant, interprété par le bien connu Luciano Pigozzi, en aurait même des sueurs froides, lui qui a pourtant participé à l'élaboration de ce projet maléfique. Notre journaliste va donc se retrouver pris au piège dans le repaire de ce fou furieux égocentrique, et va devoir se démener pour tenter de sauver la vie de la belle Christine, qui se voit attribuer l'honneur infime de devenir la première candidate à l'expérience de transplantation ! Il serait quand même bien dommage d'abîmer une si jolie femme, qu'on avait découvert dans le culte Vierges pour le bourreau en 1965. Le final nous réserve quelques scènes d'action bien filmées et des explosions en pagaille. Bref, voici là une série B qui fait le job, sans éclat certes, mais qui est loin d'être désagréable. Assez rare, il était disponible en VHS sous le titre Le Diabolique, avant qu'Artus Films ne le sorte en DVD.
* Disponible en DVD chez -> ARTUS FILMS <-
Belle copie présentée en VF et VOSTF. Christian Lucas nous donne des informations sur le film, sa conception et ses influences.
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