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SUPERSONIC MAN


SUPERSONIC MAN
(Supersonic Man / Sonic Man)

Réalisateur Juan Piquer Simón
Année : 1979
Scénariste Juan Piquer Simón, Sebastian Moi
Pays : Espagne
Genre : Action, Science-fiction, Super-héros
Interdiction : /
Avec : Antonio Cantafora, Cameron Mitchell, José Luis Ayestarán, Diana Polakov, Frank Braña...

L'HISTOIRE Depuis le fin fond de l’espace, l’extraterrestre Kronos est envoyé sur la Terre avec pour mission de rétablir l’ordre. Il s’installe à New York et devient le super héros Supersonic Man. Il va avoir fort à faire en affrontant le Docteur Gulk, le chef d’une organisation secrète voulant dominer le monde. Ce dernier a kidnappé un éminent scientifique, le professeur Morgan, afin qu'il lui livre une formule secrète permettant la création d'un laser surpuissant. Le professeur refusant de dévoiler sa formule, Gulk envoie ses hommes de main kidnapper Patricia, la fille du professeur. Supersonic Man va devoir aider la jeune fille à rester en vie et à sauver son père...

MON AVIS : Réalisateur espagnol qui n'a tourné que des films à tout petit budget, Juan Piquer Simón est assez connu des fans de cinéma Bis. On lui doit entre autres des films tels Le continent fantastique en 77, Escalofrío - La nuit de l'Enfer en 78, Le Mystère de l'île aux monstres en 81, Slugs en 88, L'abîme en 90 ou Cthulhu Mansion en 92, son fait d'arme le plus notoire restant bien évidemment Le Sadique à la Tronçonneuse, réalisé en 1982. En 1978, la sortie et le succès retentissant du Superman de Richard Donner au cinéma allait inspirer des vocations et donner des idées aux producteurs pour surfer sur la rançon de la gloire et proposer au public d'autres super-héros en collant. Juan Piquer Simón se voit confier la tâche de mettre en oeuvre un film de super-héros en Espagne, avec un budget tout riquiqui bien sûr. Ce sera donc Supersonic Man, qui sortira en 1979, et qui bénéficie de diverses affiches de toute beauté pour la sortie dans les divers pays du monde. Des affiches aux visuels flamboyants, qui sont de bien meilleure qualité que le film lui-même malheureusement. Même si on aime les nanars, il faut bien avouer que la vision de Supersonic Man est assez difficile à supporter, tant le film n'a pas grand chose pour lui. Pourtant, ça démarrait plutôt bien, avec cette histoire d'extra-terrestre envoyé sur Terre pour tenter d'aider les humains et le cambriolage d'une usine de produits radioactifs, avec des tirs de pistolets-lasers et surtout la présence d'un gros robot au look assez sympa. OK, les effets-spéciaux et les incrustations via des écrans verts se voient comme le nez au milieu de la figure mais en étant indulgent et bon public, ça passe et cet aspect ultra-kitsch peut même amuser et faire gentiment sourire. Comme dans tous bons films de super-héros, il faut un méchant très méchant et nous l'avons ici, en la personne du docteur Gulk, interprété par Cameron Mitchell. Totalement mégalo, irritable, colérique à souhait, Gulk ne veut pas seulement conquérir la Terre, il veut réduire à l'esclavage les 6 milliards d'êtres humains qui la peuplent ! Un projet fou mais qu'il compte bien réussir à mettre en oeuvre ! Cameron Mitchell livre une solide composition et donne corps et âme à ce génie criminel digne de Lex Luthor ! Ce qui est aussi appréciable, c'est que Supersonic Man ne met pas trois plombes pour intervenir sous son joli costume rouge et bleu. On le voit agir d'entrée de jeu, interprété par le culturiste José Luis Ayestarán. Un bon point. La scène dans laquelle il soulève un engin des travaux publics pour laisser passer la pauvre Patricia, poursuivie en voiture par les hommes de main de Gulk, est à se pisser dessus, l'engin de travaux publics étant... en bois ou en contre-plaqué si ma vue ne m'a pas fait défaut ! Forcément, c'est moins lourd que l'acier. Impayable. Bref, un début plutôt attrayant, kitsch à mort comme déjà dit (les images du super-héros survolant New York) mais si on a gardé notre âme d'enfant de moins de 10 ans, ça peut faire le job. Dommage que la suite ne suive pas. Sous son apparence terrestre, Supersonic Man, appelé Paul, est joué par Antonio Cantafora. Ce dernier se fait passer pour un détective privé et va donc aider la belle Patricia (Diana Polakov) à retrouver son père et à se sortir de situations dangereuses, tout en la draguant ouvertement. Il faut peu de temps pour se rendre compte que le rythme commence à faiblir et que l'ennui pointe le bout de son nez, un sentiment renforcé par les touches d'humour qui parsèment le film et qui ne fonctionnent pas vraiment, à l'image de cet homme alcoolique qui promène son chien et qu'on retrouvera plusieurs fois dans le film. On aura bien quelques bagarres et interventions de Supersonic Man, mais rien de bien transcendant au final ou qui provoque des "oh" d'admiration. Pourtant, notre super-héros est doté de bien des pouvoirs quand il aborde son flamboyant costume. Il peut voler, arrêter les balles et les renvoyer sur ses adversaires, peut entendre et voir à travers les murs, il peut même traverser la matière et soulever des charges très lourdes. Il ne semble avoir aucun contre-pouvoir, comme la Kryptonite pour Superman par exemple. En clair, il est invincible, indestructible. Ah oui, sans aucune explication, il peut aussi transformer les pistolets de ses ennemis en... banane ! Allez savoir pourquoi, comment ? Aucune explication à ce curieux phénomène. Pour se métamorphoser, il suffit à Paul de prononcer les mots magiques et de laisser agir sa montre spéciale, en liaison avec l'espace : Que les forces suprêmes des neuf galaxies soient avec moi et hop, la transformation s'opère en un clin d'oeil. On se demande pourquoi Paul mène parfois ses actions sous son apparence humaine, étant privé de tout pouvoir et donc potentiellement attaquable, comme il le sera d'ailleurs, se retrouvant enfermé dans un sac de toile et balancé en pleine mer, un stock-shot de requin venant nous faire craindre pour sa vie. Heureusement pour l'humanité, même sous l'eau, Paul arrivera à prononcer les mots magiques. Ouf, on a failli avoir peur pour Supersonic Man ! Autre point positif, comme quoi il y en a en fait, on notera l'emploi de maquettes d'assez bonne qualité, comme la base souterraine de Gulk, le sous-marin ou la fusée libérant un module solo par exemple, animé image par image bien sûr. Le fameux robot-tueur fera sa réapparition et ça, c'est bien aussi ! Surtout qu'il dispose de lance-roquettes et d'un lance-flamme intégrés et qu'il va en user et abuser pour notre plus grand plaisir. Tout n'est donc pas à jeter dans Supersonic Man, malgré des périples assez peu entraînants ou même percutants. Le docteur Gulk vole assurément la vedette à notre super-héros de pacotille, qui, pourtant, aura un certain succès puisqu'il sera à l'origine de la création de bande-dessinée à son effigie ! D'habitude, c'est souvent l'inverse qui se produit mais pas ici. Comme quoi, certains avaient décelé un vrai potentiel dans le personnage de Supersonic Man. Dommage que le manque de budget n'ait pas permis à Juan Piquer Simón de livrer un film plus abouti, plus épique, moins cul-cul la praline, moins nanaresque en somme. On a sûrement vu pire dans le genre mais on a surtout vu beaucoup mieux. A réserver aux enfants en bas âge peut-être...

* Disponible en DVD chez -> ARTUS FILMS <-   
Le film est proposé en VF et en VOSTF. A noter que la bande son est différente et que des scènes ont été retiré du montage français lors de son exploitation au cinéma et qu'elles sont proposées en vostf si vous regardez le film en VF. Niveau bonus, Christian Lucas revient sur les conditions de tournage du film et propose également une filmographie commentée de Juan Piquer Simón, très instructive. Un diaporama d'affiches et photos et la bande annonce sont également présents sur cette belle édition en digipack.




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