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TENDRE DRACULA

TENDRE DRACULA
(Tendre Dracula / La Grande Trouille / Vampire)

Réalisateur : Pierre Grunstein
Année : 1974
Scénariste : Justin Lenoir
Pays : France
Genre : Comédie, Fantastique
Interdiction : -12 ans
Avec : Peter Cushing, Alida Valli, Bernard Menez, Miou-Miou, Nathalie Courval...


L'HISTOIRE : Le producteur d'une série-télévisée d'épouvante sombre dans la dépression à cause de son acteur vedette, le grand MacGregor, qui a décidé d'arrêter sa carrière dans l'horreur et désire désormais tourner dans des séries romantiques. Alors qu'il va licencier ses deux scénaristes, le producteur a une brillante idée : envoyer ces derniers, accompagnés par deux jolies actrices, dans le château où vit MacGregor et son épouse Héloïse, afin de faire croire à l'acteur qu'il va jouer dans une série romantique, qui devra en réalité verser dans l'épouvante. Arrivés sur place, Alfred, Boris, Marie et Madeleine découvrent un MacGregor qui semble toujours être en train de jouer un rôle, vêtu comme le comte Dracula, à tel point que la joyeuse équipe en vient à se demander s'ils ne seraient pas réellement en présence d'un vampire...

MON AVIS : Bien, bien bien. Par quoi commencer ? Dire que je ne sais pas trop par quel bout débuter cette chronique n'est pas exagéré. Car il faut bien avouer que la vision de cet unique réalisation de Pierre Grunstein a de quoi laisser perplexe. J'ai ce film depuis belle lurette en VHS, mais dans une autre édition (Century Vidéo), avec un visuel différent et aussi un titre différent, celui de Vampire. Ma jaquette représente Miou-Miou dénudée, le corps sectionné au niveau du ventre et posé sur une table ensanglantée. Une photo alléchante, comme le casting d'ailleurs puisque les noms de Peter Cushing et d'Alida Valli se mêlent à celui de Miou-Miou donc mais aussi à celui de Bernard Menez ! Le choc des cultures, le choc des générations pourrait-on dire ! La présence de ce dernier au générique nous fait supposer qu'on se trouve en présence d'une comédie fantastique, ce qui sera bien le cas. Mais Tendre Dracula est bien plus que cela, j'y reviendrai. Ce film n'a pas reçu un accueil très favorable à l'époque de sa sortie, le 7 août 1974, que ce soit de la part des critiques ou du public. Le distributeur tentera une seconde sortie quelques temps plus tard, en le rebaptisant La Grande Trouille mais le résultat sera tout aussi mitigé, tant est si bien qu'il finira par tombé dans l'oubli. Seuls les fans invétérés de Peter Cushing recherchent ce titre pour y voir leur acteur fétiche au sein de cette production française pas très glorieuse, dans laquelle il s'en sort pourtant assez bien. Les années 70 ont vu les deux plus célèbres acteurs de la Hammer, Peter Cushing et Christopher Lee bien sûr, débarquer en France pour jouer dans des comédies : Tendre Dracula pour Cushing en 1974 ; Dracula, Père et Fils pour Lee en 1976. Toutes deux avec Bernard Menez tiens ! Le film de Pierre Grunstein est ce qu'on appelle un ovni cinématographique. On reste assez souvent hagard devant les images proposées et on se demande souvent ce que sont venus faire Peter Cushing ou Alida Valli dans cette galère. Comédie balourde jamais drôle, film fantastique aux situations nonsensiques, mascarade érotique potache, Tendre Dracula est un mixe de tout ça et même le spectateur aguerri aux nanars aura bien du mal à comprendre ce qui se passe à l'écran, tant la mise en scène, le découpage et le scénario même du film semblent avoir été exécuté à la serpe. L'intrigue de base voudrait qu'on en arrive à se demander si Peter Cushing est juste un acteur se prenant pour Dracula ou Dracula se prenant pour un acteur. Honnêtement, je serais bien incapable de vous donner la réponse, même si j'aimerais pencher pour la seconde solution mais rien n'est vraiment sûr. Le cultissime acteur britannique promène sa silhouette tantôt drapé d'une cape et d'un costume de vampire, tantôt vêtu d'une toge blanche façon gourou sectaire. L'un des points positifs du film, car, oui, malgré tous ses défauts, il y en a, c'est justement le personnage joué par Cushing. Si on part sur le postulat que c'est bel et bien un acteur jouant des rôles dans des films d'épouvante, alors Tendre Dracula peut se voir comme étant un constat poignant (et avéré) que le cinéma d'épouvante connaît ses derniers jours en ce début de décennie 70's, bientôt remplacé par d'autres formes d'expression, comme l'horreur pure ou la pornographie. C'est ce que clame ce curieux personnage, MacGregor, a plusieurs reprises dans le film : les gens n'ont plus d'attrait pour l'épouvante et veulent autre chose, d'où sa résolution d'abandonner ce genre. Ce constat, implacable, on peut le mettre en parallèle avec la fin de carrière de la firme Hammer justement, et le fait que ce soit Peter Cushing qui joue ce personnage n'est à mon avis pas une coïncidence. Il en va de même pour l'une des dernières scènes du film, celle de l'orgie sexuelle. Le producteur débarque dans le château de MacGregor avec les membres de son équipe et ces derniers, attirés par une superbe jeune femme, vont aller se livrer à la débauche dans une pièce dont ils fermeront la porte. En regardant l'orgie par le trou de la serrure, le producteur a (encore) une idée : filmer les accouplements par ce trou de serrure ! Et il dira au cameraman "c'est l'avenir du cinéma" ou une phrase approchante, l'érotisme et la pornographie devenant un genre phare dans les années 70 après le succès de films comme Derrière la Porte Verte, The Devil in Miss Jones ou Emmanuelle par exemple. Derrière son aspect bordélique, fourre-tout, où on trouve, entre autres, un serviteur au faciès inquiétant et adepte du maniement de la hache, des scènes de rêves bizarres dont une dans laquelle Miou-Miou est donc coupée en deux, la même Miou-Miou et sa copine Nathalie Courval nues qui chantent une chanson sympa ("j'ai peur du noir, j'ai peur du loup"), Peter Cushing et Alida Valli qui dansent une valse, des morts pour rire, Cushing qui donne la fessée à Miou-Miou (!!), Bernard Menez qui se fait torturer par Valli, le serviteur qui se coupe un orteil, un château qui décolle comme une fusée, des personnes habillées en fantômes, des couloirs garnis de masques blancs, des répliques qui versent dans une apparente poésie, de l'humour qui ne fonctionne que rarement et j'en passe, Tendre Dracula apparaît d'un coup, après réflexion, comme plus intéressant que prévu au final. Reste qu'en l'état, il faut quand même être sacrément bon public pour lui accorder un quelconque intérêt. C'est toutefois une expérience vraiment à part, qu'on peut voir comme un mélange pas toujours digeste de, allez, osons le dire, Jean Rollin et Luis Bunuel. J'espère vous avoir donné envie de le découvrir avec cette chronique qui ne le met pas forcément en lumière mais qui pourra en intéresser certains je pense.




BONUS : la chanson de Miou-Miou et Nathalie Courval
              

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