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BOMBERMAN

BOMBERMAN
(The Psychotronic Man)

Réalisateur : Jack M. Sell
Année : 1979
Scénariste : Phil Lanier, Jack M. Sell, Peter Spelson
Pays : Etats-Unis
Genre : Science-Fiction
Interdiction : /
Avec : Peter Spelson, Chris Carbis, Curt Colbert, Robin Newton, Jeff Caliendo...


L'HISTOIRE : Rocky Foscoe, propriétaire d'un salon de coiffure, mène une vie tranquille jusqu'au jour où il est pris de maux de tête et de douleurs violentes qui s'accompagnent de réactions destructrices incontrôlables. Par la force de sa pensée, il commet des meurtres et des événements désastreux pour son entourage. La police mène l'enquête et va tout faire pour stopper l'homme aux pouvoirs psychotroniques...

MON AVIS : On le sait, les affichistes sont extrêmement doués pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Ceux qui ont connu l'époque bénie des vidéoclubs savent de quoi je parle : combien de mauvais films avons-nous loués, alléchés par l'image d'une jaquette qui vend du rêve, qui promet monts et merveilles ? Avouez que celle de Bomberman envoie du lourd et fait saliver, avec son slogan cet homme est une bombe atomique et son visuel coloré et détonnant, qui donne envie d'enclencher séance tenante la VHS dans son magnétoscope. Vous imaginez bien que si je tiens ce discours sur le pouvoir de persuasion des jaquettes, c'est qu'au final, Bomberman n'est pas un bon film et qu'on s'est fait encore avoir. Gagné ! Réalisé en 1979 par Jack M. Sell, qui n'a à son actif que trois longs métrages dans sa filmographie, Bomberman, ou The Psychotronic Man en version originale, risque effectivement de vous laisser sans voix tant le résultat est aux antipodes de ce que la jaquette promettait. Produit, scénarisé et interprété par Peter Spelson, qu'on ne reverra qu'une fois par la suite, dans le tout aussi mauvais Sortilèges - Bloodbeat de Fabrice A. Zaphiratos (1983), Bomberman cumule tous les défauts possibles et inimaginables et il faut vraiment être de bonne constitution pour endurer une telle vision sans appuyer sur le bouton stop de sa télécommande. Certes, le film est un micro-budget et on ne peut pas dire que Jack M. Sell ne se soit pas démené pour le réaliser.  Car Bomberman a été entièrement filmé à Chicago, dans l'Illinois, et ce, sans aucune autorisation ! Les courses-poursuites en voitures ont donc été mise en scène sans l'aval du maire ou de la police ! Une prise de risque qui mérite le respect mais qui ne peut faire oublier la pauvreté de l'ensemble. On dit souvent qu'Ed Wood est le pire réalisateur au monde, je pense que la vision de certains films, dont Bomberman, va le faire nettement réévaluer à la hausse ! Toujours est-il que le film de Jack M. Sell a pour particularité de nous proposer une idée scénaristique qui n'est pas sans nous faire penser à Scanners de David Cronenberg, qui ne sera réalisé que deux ans plus tard. En effet, le héros du film, Rocky Froscoe, interprété par le moustachu Peter Spelson donc, va se voir doter d'un curieux pouvoir après avoir vécu une drôle d'expérience : alors qu'il roule dans sa voiture, cette dernière se met à s'envoler par un phénomène inexpliqué et notre pauvre coiffeur de se retrouver à une hauteur conséquente, ce qui lui provoquera une belle trouille. A son réveil, il découvre que par le pouvoir de sa pensée, il peut briser des objets ou éjecter des humains à plusieurs mètres. Il est devenu l'homme psychotronique, véritable phénomène parapsychologique comme va l'expliquer un médecin expert en parapsychologie à un moment du film, explication qui vaut son pesant de cacahuètes, vous m'en direz des nouvelles si vous osez regarder le film. Bon, ok, Carrie White a déjà balisé le terrain en 1976 dans le film de Brian de Palma, adaptation du roman de Stephen King bien sûr. Dire que Sissy Spacek est nettement plus convaincante que Peter Spelson quand il s'agit de nous faire comprendre que le pouvoir est en marche est une évidence : l'acteur roule des yeux, se frotte les cheveux, et prend une attitude ringarde qui fera hurler de rire les amateurs de nanar. Le tout avec de gros effets sonores, au cas où on aurait pas compris qu'il se passe quelque chose d'extraordinaire à l'écran. Extraordinaire étant un bien grand mot pour décrire les faibles péripéties auxquelles on va avoir droit : notre homme psychotronique va encastrer un pauvre vieux qui n'a rien demandé dans une cloison de sa maison ou projeter à travers une fenêtre son médecin qui le dénonce à la police. Niveau mort, on peut s'arrêter là. Le reste est composé de beaucoup de bavardages et donc d'une course-poursuite en voiture puis à pied entre le héros et la police, qui dure au moins vingt minutes je pense ! C'est tellement long, mou du genou et inintéressant qu'on a du mal à y croire ! Bullit peut dormir sur ses deux oreilles encore un bon bout de temps ! Il faut tout de même savoir que la quasi totalité des acteurs du film sont justement des non-acteurs, juste des amis ou des gens habitant dans le coin venus exprimer leur talent devant une caméra. Je ne vous parle même pas de la mise en scène, de l'éclairage et du reste, qui relèvent du plus total amateurisme. Franchement, je n'ai aucun argument pour vous vanter ne serait-ce qu'une seule qualité de Bomberman ! Quoique ! Le terme "psychotronic" a fait sa première apparition grâce à ce film et il a été ensuite largement utilisé pour désigner des séries B insolites, il y a même un magazine de cinéma qui a fait son apparition dès 1980 sous le titre de Psychotronic Video ! On trouve également des ouvrages de cinéma comme The Psychotronic Encyclopedia of Film ou The Psychotronic Video Guide ! Et ça, c'est grâce à Bomberman mesdames, messieurs ! Ah oui, la fin du film nous montre le héros se prendre une balle de sniper et tomber du monument où il s'était réfugier pour échapper à la police. L'inspecteur se rend sur le lieu de la chute et découvre qu'il n'y a pas de corps. La dernière image nous montre un homme de dos qui avance. La caméra s'approche de cet homme qui se retourne brusquement et on découvre que c'est bien l'homme psychotronique qui n'est pas mort. Générique de fin. Eh bien figurez-vous que la VHS française, celle que je possède et dont je vous ai mis le recto de la jaquette en illustration au début de cette chronique, a modifié cette fin pour mieux coller au titre de Bomberman ! Pour faire simple, lorsque l'homme psychotronique chute du monument après s'être pris la balle du sniper, il provoque une explosion atomique quand son corps touche le sol ! Hallucinant ! La scène où l'inspecteur découvre que le corps a disparu a été zappé, remplacé par une explosion et les images d'un champignon atomique ! Il faut le voir pour le croire ! En tout cas, Bomberman vient rejoindre ma liste des plus mauvais films que j'ai jamais vu ! C'est lui faire un bel honneur tout de même, vous ne croyez pas ? Le film a été diffusé au Festival du film fantastique de Paris en novembre 1979 !




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