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mercredi 9 octobre 2019

THE LIFETAKER

THE LIFETAKER
(The Lifetaker)

Réalisateur : Michael Papas
Année : 1975
Scénariste : Michael Papas
Pays : Angleterre
Genre : Thriller, Drame
Interdiction : -16 ans
Avec : Terence Morgan, Peter Duncan, Lea Brodie...


L'HISTOIRE : James est souvent absent de chez lui, son travail l'obligeant à se déplacer assez régulièrement. Sa très belle femme, Lisa, vit la plupart du temps seule dans leur luxueuse maison. Une situation qu'elle vit assez mal, se sentant délaissée. Un jour où elle se promène au abord d'un lac, elle fait la connaissance de Richard, un jeune garçon à qui elle offre l'hospitalité. La compagnie du jeune homme enivre Lisa qui s'offre à lui totalement. Le couple d'amants passe toute la nuit à faire l'amour, sans se rendre compte que James, revenu à l'improviste, les épie. Le mari cocufié résiste à son envie d'intervenir et revient le lendemain, comme si de rien n'était. Lisa lui présente Richard en tant qu'ami. James joue le jeu, préparant en secret une terrible vengeance. Car derrière son apparence de mari modèle accaparé par son travail, James cache un passé trouble, qu'il cache dans une pièce secrète de la maison. Une pièce dont Richard a trouvé la clé...

MON AVIS : Sacrée affiche que celle de The Lifetaker, sauf qu'elle ne reflète pas vraiment le contenu du film. Car non, nous ne serons pas en présence d'un slasher dans lequel un tueur déguisé en une sorte de samouraï va s'amuser à éradiquer tout le casting. On en est même très loin. Film très rare et plutôt méconnu dû au réalisateur Michael Papas, dont la filmographie ne comporte que quatre titres réalisés entre 1966 et 2014, The Lifetaker est en fait un drame sordide teinté de thriller, un huis-clos qui ne met en scène que trois personnages. Il y a James, le mari, qui est joué par le ténébreux Terence Morgan, absolument parfait dans ce rôle avec son visage fermé et son regard qui en impose. Un homme énigmatique, très pris par son travail, passionné par l'art japonais, la musique et qui dévoilera un comportement maniaque de l'ordre et de la propreté, chaque chose dans sa demeure devant être à sa place. Il y a Lisa, interprétée par la très jolie Lea Brodie, qui n'a pas fait carrière par la suite, même si on la reverra dans Les Sept Cités d'Atlantis de Kevin Connor en 1978. Femme de James, elle se sent délaissée par ce dernier, très souvent absent de la demeure. En manque d'affection, elle est comme une madame Bovary, éprise d'aventure et de romance, ses frustrations sexuelles lui empoissonnant sa vie triste et monotone malgré le fait que l'argent ne manque pas. Et puis il y a Richard, joué par le jeune éphèbe Peter Duncan, acteur qui se dirigera vers les séries-télévisées par la suite. Le jeune homme, blond comme les blés, va être la soupape de sécurité de Lisa, qui va en faire son amant après une simple rencontre. Un jeune homme au comportement parfois puérile, insoucieux et qui va se retrouver malgré lui au sein d'une crise de couple qui va dégénérer vers la tragédie au fur et à mesure que le film avance. The Lifetaker est avant tout un film d'ambiance, d'atmosphère. La première partie, nous présentant la rencontre entre Lisa et Richard, va verser dans la romance passionnée, les deux amants passant la majeure partie de leur temps à faire l'amour, avec un érotisme bien présent à l'écran, mais filmé de manière élégante et raffinée. Les nombreuses scènes d'amour sont entrecoupées par la découverte de la luxueuse maison, Richard étant un véritable fouineur. On découvre que le mari de Lisa est un passionné d'art, qui possède une importante collection d'objets provenant de divers pays, et notamment du Japon. Les déambulations de Richard lui font également découvrir que la maison possède une pièce secrète, qu'il n'aura pour le moment pas le temps d'aller explorer, les envies sexuelles de Lisa devant être comblées inlassablement. Cette idée de la pièce secrète est une bonne idée car elle induit un mystère et un danger à venir. Le spectateur pense de suite que cette pièce appartient au mari de Lisa, ce qui sera exacte; Mais que renferme-t-elle ? James serait-il un Barbe Bleue des temps modernes ? Quel secret inavouable se dissimule dans ce lieu qui mérite d'être tenu secret ? Petit à petit, l'ambiance du film devient plus moite, plus oppressante, magnifiée par la séquence dans laquelle James, revenu à l'improviste, observe sa femme faire l'amour à son amant. On sent dans le regard de James une envie meurtrière, une colère monter en lui mais plutôt que de libérer ses pulsions agressives, le mari cocu va s'en aller pour mieux revenir le lendemain et mettre en place un petit jeu du chat et de la souris avec le jeune Richard, qui va faire basculer le film dans un vrai huis-clos tendu du slip, où les non-dits, les regards, les situations proposées amènent le spectateur dans un climat anxiogène efficace. Si on sait que James connaît la vérité sur la relation extra-conjugale de sa femme avec Richard, ces deux derniers l'ignorent. Le mari va donc faire comme si de rien de n'était, invitant même Richard à rester dans sa maison et à lui faire découvrir ses passions, comme la pratique du kendo, cet art ancestral japonais, dont il maîtrise toutes les techniques, ce que va apprendre à ses dépens le jeune homme. On comprend alors mieux la signification du visuel de l'affiche du film et on se dit que le sabre de bois va certainement être remplacé par un véritable sabre dans les prochaines heures. Le jeu machiavélique de James se met en place par petite touche successive, les deux amants n'y voyant que du feu. Bien malin également, Richard tente de faire ami-ami à James, s'entraînant de lui-même au kendo, ou organisant un spectacle de strip-tease pour le couple de mariés. Malheureusement, on sait que toutes ces petites attentions ne réussiront pas à calmer le jeu et que le factice n'empêcheront pas le drame qui  peut survenir à tout moment. L'ambiance érotique du début a fait place désormais à une atmosphère délétère, qui débouchera sur des scènes assez glaçantes, prouvant une nouvelle fois que la vengeance est un plat qui se mange froid. Si The Lifetaker est un film essentiellement contemplatif, sa mise en scène stylisée et son trio d'acteurs en font un divertissement hautement recommandable, qui réserve quelques surprises, notamment un retournement de situation bien amené et inattendu. Quand à savoir ce que cache la pièce secrète, le réalisateur Michael Papas n'a pas oublié ce mystère en cours de route et cette révélation fait prendre tout son sens au titre du film, "le preneur de vies", mais pas forcément de la manière dont vous l'attendez. Réalisé en 1975, ce film anglais mérite assurément d'être redécouvert et pourra aisément se ranger au côté du film Le Duo de la Mort dont je vous ai parlé il y a peu, ces deux œuvres ayant le même état d'esprit.




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