L'ENFER VERT
(Paradiso Infernale / Natura Contro / Green Inferno)
Réalisateur : Antonio Climati
Année : 1988
Scénariste : Francesco Prosperi, Antonio Climati, Federico Moccia, Lorenzo Castellano
Pays : Italie
Genre : Aventure
Interdiction : -12 ans
Avec : Marco Merlo, Fabrizio Merlo, May Deseligny, Bruno Corazzari, Pio Maria Federici...
L'HISTOIRE : Trois amis, accompagnés par la journaliste Jemma Demien, se rendent en Amazonie à la recherche du professeur Korenz. Ce dernier a disparu et ne donne plus signe de vie. Il menait des recherches afin de retrouver une ancienne tribu primitive, les Imas, qui vivraient au cœur de la forêt inhospitalière. L'expédition menée par les quatre amis va les conduire à affronter les dangers de l'Amazonie...
MON AVIS : Ah, le mercantilisme forcené poussé à son apogée ! Non mais franchement, osez rebaptiser ce film en Cannibal Holocaust 2, carrément, alors qu'il n'y a aucun cannibale dedans, il faut le faire quand même ! Mais bon, avec les Italiens, on n'est plus à ca près pour vendre ! C'est sûr que transformer ce film d'aventure en suite du chef-d'oeuvre de Ruggero Deodato, c'est nettement plus vendeur et accrocheur ! Et tant pis pour les déçus qui voulaient voir une tribu cannibale dévorer vivant les quatre héros du film, ce qui n'arrivera jamais. Car L'Enfer Vert n'est absolument pas un cannibal movie mais bel et bien un pur film d'aventure, qui surfe très bien sur l'imagerie du film de cannibales en effet mais sans jamais y sombrer. La recherche d'un professeur perdu en Amazonie va conduire les quatre protagonistes principaux de cet unique film d'Antonio Climati, qui est plus spécialisé dans les documentaires Mondo, a découvrir ce qu'on nomme l'enfer vert, à savoir la jungle amazonienne donc, cette dernière s'avérant bien inhospitalière. Une fois l'expédition préparée, avec un vol d'avion de tourisme assez hallucinant, l'appareil étant amené sur une portion d'autoroute totalement vidée pour le tournage de cette séquence, nos quatre aventuriers, Fred (Marco Merlo), Mark (Fabrizio Merlo), Pete (Pio Maria Federici) et la charmante reporter Jemma (May Deseligny) vont donc débarquer en Amazonie et vivre d'insolites aventures, croisant la route de marchands de singes, de chasseurs au trésor et de militaires peu enclin à la discussion. Afin de trouver de quoi se réapprovisionner en essence, le quatuor va devoir aider à attraper de petits singes, se mêlant avec les indigènes locaux, qui, armés de sarbacane aux flèches anesthésiantes, vont donc aller chasser les petits animaux si mignons. L'un des héros, amoureux de la nature, fera tout son possible pour que ces derniers soient le mieux traités possible. Le film prend parfois des allures de documentaires animaliers, avec présentation de quelques espèces vivant dans les parages, dont de grosses araignées velues, mais n'en oublie pas son statut de film Bis, comme lors de cette séquence incroyable, où notre amoureux de la nature va devoir retirer un petit poisson exotique des fesses d'un indigène au sein desquelles il s'était logé ! On a du mal à en croire ses yeux mais je vous jure que la scène est présente dans le film et qu'elle vaut son pesant de cacahuètes. Une fois l'essence récupérée, l'expédition va pouvoir s'enfoncer encore plus profond au sein de la forêt amazonienne, toujours en quête du professeur Korenz et de la tribu des Imas. En cours de route, ils feront la connaissance d'une belle native, Kuwala (Jessica Quintero), qui se ballade seins nus et a un corps absolument parfait. Elle acceptera de les aider à retrouver le professeur en échange d'un petit service, à savoir aller récupérer sa sœur des mains de trafiquants d'or. N'ayant pas froid aux yeux, le quatuor accepte et se lance dans cette dangereuse mission, qui nous vaudra quelques fusillades et échauffourées venant dynamiser le rythme et apporter quelques scènes d'action joliment troussées. Qui dit film d'aventure exotique dit animaux qu'on ne rencontre pas dans nos contrées et L'Enfer Vert se montre très généreux en la matière, avec présence d'un léopard, chasse aux anacondas (dont la taille gigantesque est toujours aussi impressionnante), fourmilière géante, chauve-souris vampires et bien sûr des charmants piranhas. Toujours dans un pur esprit Bis, Antonio Climati nous réserve une autre séquence un peu choc, dans laquelle le chef d'un gang de trafiquant utilise un serpent pour faire parler les hommes qu'ils capturent ou qui lui désobéissent, l'animal étant utilisé pour avaler à pleine gueule le pénis des insolents ! A faire grincer des dents ! On aura aussi quelques pièges dignes d'une tribu de cannibales, avec des rouleaux hérissés de pointe venant percuter les assaillants par exemple. Mais toujours aucun cannibale à l'horizon. Je vous l'avais dis, c'est un film d'aventure, pas de cannibales. Surtout qu'à l'origine, L'Enfer Vert était un téléfilm destiné à être diffusé sur le petit écran mais la société Medusa Distribution a décidé de le sortir au cinéma sous le titre de Natura Contro afin son avant-première télévisuelle. Ce qui explique le manque de scènes horrifiques, même si on en a quand même quelques prémices de temps à autre. Par contre, petite originalité, il n'y a aucun massacre d'animaux dans le film (on a juste un combat encore un crocodile et un anaconda à un moment), alors que les cannibales movies en sont friands. Plus surprenant encore, on trouve un vrai aspect écologique dans L'Enfer Vert, un vrai message pour la préservation de la nature et des espèces indigènes qui y vivent. Bref, en tant que film d'aventure en territoire amazonien et en tant que film d'exploitation italien, L'Enfer Vert trouvera son public. Même si l'aventure des héros n'est parfois pas très crédible, niveau dépaysement, ça fait le job. Mais rappelez-vous, ce n'est pas un film de cannibales, ce n'est pas un film de cannibales...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire