MILAN CALIBRE 9
(Milano Calibro 9)
Réalisateur : Fernando Di Leo
Année : 1972
Scénariste : Fernando Di Leo
Pays : Italie
Genre : Policier
Interdiction : -12 ans
Avec : Gastone Moschin, Barbara Bouchet, Mario Adorf, Philippe Leroy, Lionel Stander...
L'HISTOIRE : Après avoir purgé une peine de trois ans de prison, Ugo Piazza est relâché pour bonne conduite. Son ancien complice, Rocco, un dangereux homme de main au service de "l'Américain", lui rafraîchit la mémoire : une somme importante a été dérobée avant son incarcération et Ugo était le dernier à avoir accès au magot. Sûr de lui, Ugo continue d'affirmer qu'il n'a jamais dérobé l'argent...
MON AVIS : Considéré comme l'un des meilleurs films de Fernando Di Leo, réalisateur italien ayant une filmographie peu fournie mais de grande qualité, Milan Calibre 9 est un très bon film policier nous plongeant dans le milieu de la mafia. Ce film fait d'ailleurs partie d'un triptyque consacré à la mafia, débuté par Milan Calibre 9 et poursuivit par Passeport pour deux Tueurs et The Boss, tous trois de Fernando Di Leo. Ici, nous allons suivre la dure réinsertion d'Ugo Piazza, ex-membre mafieux au ordre de "l'Américain", qui vient de purger une peine de trois ans de prison. Malheureusement pour lui, ses anciens compagnons et son boss ne l'ont pas oublié, puisqu'ils le tiennent pour responsable de la disparition de la coquette somme de 300 000 dollars. Cette disparition, nous allons la voir lors d'une extraordinaire séquence introductive, dans laquelle "un colis" va passer de main en main, de lieu en lieu, jusqu'au réceptionniste, qui va s'apercevoir que ce fameux colis ne contient pas du tout ce qu'il devait contenir, à savoir de l'argent donc ! Une séquence sans parole, à la mise en scène efficace, d'une belle fluidité et qui va se conclure d'une manière qui nous laisse déjà pantois devant notre écran. Car les coursiers, tous soupçonnés d'avoir dérobé l'argent, vont se voir punir ensemble d'une façon absolument atroce, je vous laisse la surprise. Milan Calibre 9 démarre fort, c'est le moins que l'on puisse dire. On apprendra ensuite que Ugo Piazza faisait partie des coursiers mais qu'il a été arrêté et placé en prison, ce qui lui a permis d'échapper à un funeste destin. Il devra néanmoins prouver son innocence et sa non-implication dans le vol, chose peu aisée il faut bien le reconnaître. Surtout quand on a sur le dos un psychopathe de la plus belle espèce, en la personne de Rocco, superbement interprété par un Mario Adorf halluciné, cabotinant de façon exagérée pour donner une dimension de fou furieux à son personnage. Rocco est l'homme de main préféré de l'Américain (excellent Lionel Stander) et on comprend pourquoi. En parallèle de cette réinsertion, on suit Ugo rendre visite au commissaire de police (Frank Wolff), à un ancien parrain de la mafia (Ivo Garrani) et son ami Chino (Philippe Leroy) et surtout à son ex-petite amie Nelly, avec qui il va renouer, et qui est interprétée par la sublime Barbara Bouchet. L'apparition de l'actrice se fait dans le film au détour d'une scène de danse, son personnage étant danseuse dans une boite de nuit. Elle est vêtue d'un bikini ultra sexy, qui fera assurément tourner la tête des spectateurs masculins ! Outre son excellent casting, emmené par un Gastone Moschin magistral et parfait dans le rôle d'Ugo Piazza, ce qui est intéressant dans Milan Calibre 9, c'est la double perspective que Fernando di Leo offre au public : celle d'une police ancienne et moderne, représentée par le commissaire rétrograde et Mercuri (Luigi Pistilli) son adjoint nettement plus avant-gardiste, et celle d'une mafia en fin de vie, dépassée par la profusion de nouveaux gangs nettement plus violents et qui n'ont pas le même sens de l'honneur. Di Leo inclut même un discours social dans son film, à travers le personnage de Mercuri justement, pour qui la violence et le phénomène des gangs sont imputables aux inégalités et aux injustices sociales. La mise en scène de Di Leo est assez classique dans sa grande majorité mais le réalisateur se laisse parfois aller dans des plans de caméra plus alambiqués, comme lors de la scène de danse de Barbara Bouchet par exemple. La violence est présente, peut-être pas aussi démonstrative que dans d'autres polars italiens, les rebondissements sont nombreux, la ville de Milan est superbement mise en avant et la question de savoir si Ugo Piazza a quelque chose à voir ou non dans le vol d'argent permet de maintenir un intérêt constant chez le spectateur, qui tente lui aussi de démêler le vrai du faux. Le final nous réserve d'ailleurs une belle surprise. Le tout sur une musique aux accents très rock de Luis Bacalov et du groupe Osanna. Solide, attachant, Milan Calibre 9 plaira sans aucun doute aux fans de polars, qui ne devront pas hésiter à le visionner. Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié même si je m'attendais à plus de gunfight entre gangs rivaux en fait, au vu du titre du film. A noter que le scénario est fortement influencé par divers histoires dues au romancier Giorgio Scerbanenco, un auteur spécialisé dans le polar.
* Disponible en coffret 3 DVD ou 3 Blu-Ray, chez -> ELEPHANT FILMS <-
Le film est proposé dans une superbe copie. La version intégrale est en VOSTF (1h41), la version cut est en VF (1h36). Les bonus de Milan Calibre 9 sont très intéressants, avec notamment un documentaire de 30 minutes proposant des interviews de Fernando Di Leo ou Barbara Bouchet entre autres. Un livret de 52 pages consacré au polar italien et à cette trilogie est proposé par Alain Petit.
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