BLUE SUNSET
(Blue Sunset)
Réalisateur : Domiziano Christopharo
Année : 2021
Scénariste : Andrea Cavaletto, Domiziano Cristopharo
Pays : Italie
Genre : Science-Fiction, Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Daniele Arturi, Irene Baruffetti, Elisa Carrera Fumagalli, Chiara Pavoni...
L'HISTOIRE : Silver 02 est un geek et un programmateur de génie qui travaille pour la Nova, une corporation qui désire cacher des programmes de contrôle de l'esprit dans des jeux vidéos. Silver 02 est approché par un duo de hackers qui tentent de lui faire prendre conscience des dangers que représente le projet de Nova et de le rallier à eux. Sous l'emprise de drogues hallucinogènes, l'esprit de Silver 02 a de plus en plus de mal à distinguer la réalité du virtuel...
MON AVIS : Après s'être fait un nom dans le domaine du cinéma underground extrême, Domiziano Christopharo poursuit sa carrière comme bon lui semble, et réalise, sans contrainte autre que l'argent, les films qu'il désire faire ou participe à des projets d'autres réalisateurs, en tournant des sketchs pour des anthologies horrifiques par exemple. Très influencé par le cinéma d'horreur 80's, il renoue régulièrement avec cette imagerie d'antan, avec ces ambiances particulières, comme dans House of Flesh Mannequins, The House Guest ou Nightmare Symphony par exemple. Personnellement, je trouve que c'est quand il retrouve cette tradition 80's qu'il se montre le plus intéressant et le plus passionnant, parvenant à transcender les sujets abordés avec de faibles moyens et à se montrer franchement très imaginatif. De l'imagination, il en a encore à revendre avec son film Blue Sunset, qui, cette fois, bifurque dans la science-fiction et plus particulièrement le cyberpunk. Avec un budget qui doit représenter 1/1000000000ème du film Matrix, Domiziano Christopharo réussi à nous proposer un film de S-F indépendant qui m'a vraiment surpris, surtout qu'il a été réalisé en pleine période du Covid-19, et donc dans des conditions de tournage peu aisées, les réunions de plusieurs personnes étant proscrites. D'où l'idée de se focaliser sur un personnage principal, le programmateur Silver 02, interprété par Daniele Arturi, qui se verra d'ailleurs attribuer trois autres rôles dans le film, ceux de Silver 03, de Silver 04 et d'Everett Wescott. Avec sa coupe de cheveux et ses lunettes fluo de geek, Silver 02 vit dans un modeste appartement (qui n'est autre que celui du réalisateur dans la vraie vie) et comme la majorité des geeks (cliché ?), il vit seul, s'adonnant au plaisir de la chair via un casque de réalité virtuelle et un sex-toy en forme de vagin, qui s'illumine de jolie façon. Dans ce monde électronique, il retrouve Wasp (Elisa Carrera Fumagalli), sa petite amie virtuelle avec qui il entretient donc des relations sexuelles. Mais il est vite rappeler à l'ordre par Mia (Irene Baruffetti), sa supérieure chez Nova, qui lui remémore qu'il a du pain sur la planche en ce qui concerne le projet diabolique de la firme, à savoir développer un programme de contrôle de l'esprit humain. de manière ingénieuse, Christopharo utilise tout ce qu'il a sous la main et parvient à créer un monde virtuel qui s'interconnecte avec le monde réel, via des images informatique et des effets-spéciaux visuels de très bonne tenue. Franchement, c'est bel et bien au niveau de l'inventivité dont fait preuve le réalisateur que Blue Sunset impressionne. Si l'histoire est parfois un peu confuse, l'imagination et la créativité des images proposées font qu'on a l'impression de voir un film onéreux tant le résultat est assez bluffant. L'apparition de Silver 03, une simple tête qui parle et qui va vouloir s'emparer de l'esprit et du corps de Silver 02, est assez étonnante tout comme l'incroyable reprogrammation de Silver 02, scène à nouveau pourvue d'images de synthèses de grande qualité, dans laquelle s'insère des effets à l'ancienne, avec une gros clin d'oeil à une séquence culte de Terminator, je vous laisse découvrir. Encore plus incroyable sera la séquence avec tous ces corps maintenus en l'air par un appareillage mécanique impressionnant, et on se demande comment Domiziano Christopharo a fait pour concevoir de telles effets. Code de programmation sur l'écran, mur d'une pièce qui devient un décor servant à l'action, intervenante qui sort de l'écran d'un ordinateur façon Videodrome, prélèvement d'un visage humain à la manière des Yeux sans Visage, duo d'hackers mystérieux, vision d'une ville à l'architecture futuriste superbement réalisée, et prise de drogue qui semble pervertir l'esprit de celui qui en absorbe, un peu comme dans le Blue Sunshine de Jeff Lieberman, ce que viendra confirmer le final à twist qui nous réserve une belle surprise, voici les ingrédients de ce Blue Sunset intrigant qui prouve, encore une fois, que les talents de metteur en scène de Domiziano Christopharo existent vraiment. On dit que le manque d'argent transcende la créativité et le système-D, on en a encore une preuve ici. Franchement, vouloir faire du cyberpunk et de la S-F avec un budget plus que limité était périlleux. Le réalisateur romain s'en sort haut la main. Oui, ce n'est pas Matrix mais c'est diablement bien foutu quand même. J'oubliais de spécifier le travail sur l'ambiance sonore. Il faut absolument regarder Blue Sunset avec un casque sur les oreilles, pour pleinement profiter du travail sur les effets sonores, admirablement mixés ou séparés et qui permettent au film d'être encore meilleur. 67 minutes et des poussières de Do It Yourself qui fait plaisir à voir.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire